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Finance : le crédit-bail expliqué par les experts de la Banque mondiale

Finance : le crédit-bail expliqué par les experts de la Banque mondiale

Économie | -   Ahmed Zaidou

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Pour lever les incompréhensions autour du crédit-bail, l’Union régionale des Sanduk de Ndzuani (Ursa), avec l’appui technique de la Banque mondiale, a organisé une séance de vulgarisation à l’intention des autorités.

 

L’Union régionale des Sanduk de Ndzuani (Ursa) a convié les autorités à une séance de vulgarisation du crédit-bail, samedi 20 décembre à son siège de Gege. Depuis deux ans, la Banque mondiale (BM) appuie techniquement l’Union régionale des Sanduk de Ndzuani dans la mise en œuvre de ce produit. Lancé en février 2025, ce mécanisme de financement n’a permis, à ce stade, de financer qu’une vingtaine de projets. Selon l’Ursa, une incompréhension persiste autour du crédit-bail, malgré la collaboration avec la Banque mondiale. Certains clients auraient assimilé ce produit à un don de la Banque mondiale, alors qu’il s’agit d’un prêt, ce qui a freiné le processus de financement.


Le directeur général de l’Ursa, Ali Ahamdi, a détaillé le produit, estimant que des confusions subsistent. « Nous voulons que les communautés comprennent et aient un maximum d’informations sur ce produit. Il y a des confusions. Notre partenaire, la Banque mondiale, nous soutient techniquement. Nous sommes capables de financer divers projets jusqu’à 25 millions de francs. », a-t-il fait savoir. De son côté, la secrétaire générale du gouvernorat de Ndzuani, Daima Abasse, a salué l’initiative. «C’est une initiative soutenue par l’État. L’administration publique ne peut pas accueillirtous les jeunes. C’est ce qui explique la mise en place de ce produit, qui doit permettre aux jeunes d’entreprendre, il s’agit d’une opportunité réelle à saisir.

C’est aussi l’occasion de remercier la Banque mondiale pour son appui constant à l’État comorien et à la Sanduk», a-t-elle déclaré. Pour le président du Conseil d’administration de l’Ursa, Saïd Djaha, le crédit-bail répond à une attente ancienne. «C’est un bienfait que tout le monde attendait. En 30 ans, la Sanduk s’est ancrée dans le quotidien. Nous avons voulu mettre en place ce nouveau produit, le crédit-bail. Nous disposons des compétences et des experts pour sa mise en œuvre et son développement. L’objectif est de lutter contre le chômage, notamment par la création de petites et moyennes entreprises», a-t-il expliqué.


Le crédit-bail concerne les secteurs des transports, des travaux publics, du matériel informatique et médical, de l’habitat et de la construction. Il s’adresse aux Pme, microentreprises, coopératives, professions libérales, industriels, commerçants, agriculteurs, artisans, ainsi qu’aux particuliers pour l’habitat. Les durées varient selon les secteurs : de 1 à 2 ans pour l’informatique et la pêche, de 2 à 4 ans pour le Btp, et jusqu’à 5 ans pour l’industrie et le matériel médical. Pour les particuliers, le dossier comprend une facture pro-forma, une carte d’identité, un justificatif d’adresse et, de manière facultative, un diplôme et un justificatif d’expérience. Pour les sociétés, sont exigés le statut juridique, le registre de commerce, l’identifiant fiscal et le pouvoir du gérant.


Selon Snoussi Nizar, consultant du projet auprès de la Banque mondiale, le mécanisme du crédit-bail a déjà fait ses preuves dans plusieurs pays. « Le crédit-bail a bien réussi ailleurs. C’est un outil simple à mettre en place et un facteur de création d’emplois et de richesse, y compris pour l’État à travers les impôts directs et indirects. Son principal avantage est la rapidité : lorsque les dossiers sont complets et le matériel disponible, l’opération peut être réalisée en une semaine à dix jours », a-t-il indiqué.
L’expert de la BM a également souligné la «souplesse» du produit, notamment en matière de garanties et de remboursement. «Aucune garantie ni hypothèque n’est exigée. Sanduk s’adapte à la réalité de chaque bénéficiaire, que les revenus soient mensuels ou trimestriels.

Il n’y a pas de contribution initiale et le crédit-bail est compatible avec la finance islamique», a-t-il précisé. Enfin, le membre du groupe de la Banque mondiale en charge des institutions financières est revenu sur les droits et responsabilités des bénéficiaires. «Le client a le droit de choisir son matériel et, en cas de défaut, de se retourner contre le fournisseur pour un remplacement ou un remboursement. En revanche, il a l’obligation de rembourser le crédit, qui n’est pas un don. En cas de non-paiement, il existe un risque pénal et la banque peut récupérer le matériel. L’entretien et la responsabilité de l’équipement restent à la charge du client», a-t-il conclu.

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