Le Fonds monétaire international (Fmi) a annoncé, la semaine dernière, un fonds de 43 millions de dollars accordé, sous forme de prêt, à l’Union des Comores pour lui permettre de poursuivre les réformes nécessaires à la stabilisation de son cadre macro-économique.
Les Comores et le Fmi qui notent «des conditions macroéconomiques déjà faibles» après Kenneth et la Covid-19, travaillent ensemble, depuis 2021, pour créer les conditions de relèvement du pays encore affecté par une guerre en Ukraine qui limite potentiellement les capacités de financement des économies des pays en développement.
Les deux parties veulent ainsi «mettre en œuvre des réformes pour surmonter la fragilité, stimuler la croissance inclusive et limiter les risques», selon un rapport préliminaire qui énonce le bilan des réformes structurelles et budgétaires engagées par le gouvernement. Le Fmi ouvre son guichet à l’Union des Comores dans le cadre d’un programme dit de Facilité élargi de crédit (Fec), traditionnellement conditionné à la satisfaction de nombreux repères en matière de veille et de gestion des finances publiques.
Un nouvel accord quadriennal
«Les autorités ont atteint 12 des 14 objectifs quantitatifs et ont largement dépassé l’objectif essentiel relatif aux recettes fiscales », souligne le Fmi.Une première revue des réformes engagées aux Comores a ainsi conforté les ambitions de l’institution basée à Washington qui a constaté, dans son rapport N°23/143, que les Comores ont satisfait les conditions essentielles énoncées dans le programme de référence, ouvrant ainsi la voie à la conclusion d’un accord de financement des grandes politiques du pays.
«Les services du Fmi et les autorités comoriennes sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques économiques et les réformes à soutenir par un nouvel accord de 4 ans au titre de la facilité élargie de crédit (Fec), avec un accès demandé de 32,04 millions de Dts (droits de tirages spéciaux, ndlr), soit environ 43 millions de dollars», a souligné un communiqué de l’institution publié lundi 8 mai. «Il s’agit du premier programme de qualité de la tranche supérieure de crédit pour les Comores soutenu par le Fmi depuis 2013», ajoute le communiqué.
Le programme en question devrait « soutenir les efforts d’assainissement budgétaire des autorités pour créer un espace budgétaire pour les besoins de développement et réduire les risques de viabilité de la dette», mais aussi, «renforcer le secteur financier, y compris l’achèvement de la restructuration de la banque postale publique Snpsf» et surtout «faire progresser les réformes de gouvernance pour améliorer la gestion des finances publiques et réduire davantage les vulnérabilités à la corruption», selon toujours le communiqué du Fmi.
Le pays, en dépit d’une conjoncture difficile, a su faire face aux chocs qui auraient pu mettre totalement l’économie à plat. «Les autorités ont atteint six des sept objectifs quantitatifs de fin décembre 2021», écrit le Fmi, se félicitant notamment de la hausse des recettes fiscales à 7,9% du Pib en 2021. Les experts du Fmi ont par ailleurs noté l’atteinte des repères quantitatifs.
«Les recettes fiscales ont atteint 45,7 milliards de francs comoriens, soit 8,6 % du Pib, ce qui est nettement supérieur au plancher de 41,9 milliards de francs comoriens, soit 7,9 % du Pib, prévu dans le programme», précise le Fmi qui constate un déficit primaire estimé à 18 milliards de francs comoriens, représentant 3,4 % du Pib), «soit un chiffre inférieur au plafond ajusté de 19,5 milliards de francs comoriens (3,7 % du Pib) fixé dans le programme». Seul bémol : «les transferts en espèces en faveur des populations pauvres, (5,2 milliards de francs comoriens) ont été légèrement inférieurs à l’objectif de 5,8 milliards».
