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Finances publiques I L’Ordre des experts-comptables reçu par la Banque mondiale

Finances publiques I L’Ordre des experts-comptables reçu par la Banque mondiale

Économie | -

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Au cours de cette rencontre, le bureau de l’Ordre a sollicité l’accompagnement de l’agence onusienne pour l’opérationnalisation officielle de cette structure instituée par une loi de 2019 mais qui reste toujours inopérante pour diverses raisons.

 

Le représentant de la Banque mondiale dans la zone Océan indien s’est entretenu hier par visioconférence avec l’Ordre comorien des experts-comptables. Au menu des échanges l’installation de cette association regroupant tous les comptables du pays. Une loi l’instituant a été adoptée le 25 juin 2019, suivi d’un décret promulgué le 11 mai 2020. Le problème, l’organisation n’a toujours pas vu le jour malgré la mise en place d’une commission ad hoc chargée de se pencher sur la question et de l’organisation de l’élection du bureau. «Un statu quo qui bloque la restructuration du corps», note Saleh Assoumani, un des experts qui avaient pris part à la réunion tenue au siège des Nations-unies à Moroni ce jeudi.


A cette occasion, la délégation a demandé un appui de la Banque mondiale. Une même requête a été adressée à l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada). Celle-ci a déjà dépêché une mission à Moroni en 2019 pour animer des formations sur les nouveaux états financiers de l’Ohada.

Les formations

Quant à la Banque mondiale qui a sollicité à rencontrer les experts, elle a exprimé sa disponibilité. Il revient désormais à l’Ordre de lui faire part de ses besoins. «Déjà, il va falloir se mettre d’accord sur les critères. Car dans le pays on distingue deux catégories de comptables. Les experts-comptables diplômés et les comptables agréés. Les premiers sont ceux qui ont un bac plus 8 ans dont trois dans un cabinet. Les autres le deviennent après 4 ans d’études et une expérience de plusieurs années acquise dans le domaine», a détaillé, Saleh Assoumani.


Ce dernier a déploré l’absence d’organisation du métier dans le pays. Un laisser-aller qui pénalise tout le monde à commencer par les entreprises, les comptables ainsi que l’État. «Certaines entreprises préfèrent chercher des personnes qui n’ont pas les compétences réquises. Résultat : la plupart d’entre elles tombent en faillite en si peu de temps. Car on accorde moins d’importance aux états financiers. Or le vrai expert-comptable est celui qui est capable d’apporter son expertise que ce soit en termes de conseils, de stratégies ou d’investissements. Les conséquences sont là. Certes, les experts perdent des marchés mais l’État assiste à la diminution des recettes fiscales», souligne M. Assoumani lors d’un entretien accordé à Al-watwan. L’autre point abordé lors de la rencontre de ce jeudi : les formations.


L’objectif visé est l’harmonisation des niveaux des personnes qui exercent d’autant plus qu’il est recommandé pour un expert-comptable de se recycler tous les trois ans. «Mais encore une fois tout est bloqué en raison de l’absence d’un ordre légalement investi», souligne encore notre interlocuteur. Pour rappel, l’Ordre des experts-comptables est une institution reconnue par l’État et qui est placée sous la tutelle du ministère des Finances et de l’Economie. On ignore à quand cela pourrait prendre forme.

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