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Gouvernance financière I Le Pagef a tenu son 6ᵉ comité de pilotage

Gouvernance financière I Le Pagef a tenu son 6ᵉ comité de pilotage

Économie | -   Maoulida Mbaé

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La mise en œuvre du référentiel des gestions budgétaires et comptables ainsi que d’un modèle de cadrage macrobudgétaire figure parmi les acquis majeurs du Projet d’appui à la gouvernance financière (Pagef). C’est ce qu’a souligné le ministre des Finances, Ibrahim Mohamed Abdourazak, lors du 6ᵉ comité de pilotage de ce projet financé par l’Agence française de développement.

 

Jeudi dernier, le ministre des Finances, du Budget et du Secteur bancaire, Ibrahim Mohamed Abdourazak, a présidé les travaux du sixième comité de pilotage du Projet d’appui à la gouvernance financière, ou Pagef. Plusieurs responsables y ont pris part, notamment le premier conseiller de l’ambassade de France aux Comores, la représentante de l’Union européenne et le directeur exécutif de l’Agence française de développement (Afd).


Dans son discours inaugural, le premier conseiller de l’ambassade de France, Jean-Baptiste Lesecq, a mis en exergue l’importance stratégique du Pagef, qu’il a décrit comme étant « au cœur du réacteur ». Selon lui, « on ne peut pas avoir des enseignants dans les classes, des formateurs dans les centres ou des médecins et des infirmières dans les hôpitaux sans une mobilisation accrue des recettes fiscales pour alimenter le budget de l’État ». Le diplomate a établi un lien direct entre les objectifs du Pagef et la réussite des autres programmes financés par l’Afd, en rappelant qu’ils visent tous une amélioration effective des services publics essentiels pour la population comorienne.

Un pilier de la modernisation des finances publiques

Le ministre des Finances a, lui aussi, insisté sur le rôle central du Pagef dans la stratégie de modernisation des finances publiques. Selon lui, ce projet a permis à l’État de définir une stratégie de réforme ambitieuse qui guidera ses actions pour la prochaine décennie. « Cette stratégie vise non seulement à renforcer la gestion des finances publiques, mais aussi à améliorer les relations entre l’administration et nos concitoyens, en mettant l’accent sur l’efficacité et la transparence », a-t-il déclaré.


Parmi les réalisations notables du projet, il a cité la mise en œuvre d’un référentiel des gestions budgétaires et comptables des personnes morales de droit public, considéré comme un jalon essentiel pour professionnaliser la gestion budgétaire et comptable du secteur public. Il a également évoqué l’élaboration d’un modèle de cadrage macro budgétaire, conçu par la Direction générale du budget, qui garantit des projections budgétaires réalistes et alignées sur les priorités nationales de développement.

Le ministre a également mentionné la modernisation des infrastructures numériques, marquée par la transformation d’un simple centre informatique en un véritable data center. « Cet investissement crucial assure la sécurité, la fiabilité et la performance de notre système, tout en facilitant la gestion des données sensibles nécessaires à la gouvernance des finances publiques », a-t-il précisé. Enfin, il a évoqué le renforcement de l’interconnexion entre administrations et la formation de 600 agents comme des acquis majeurs du projet.

L’heure du bilan

Quatre ans après le lancement du Pagef, Jean-Baptiste Lesecq a estimé qu’il est temps d’évaluer l’impact réel de cette coopération. Il a rappelé que le projet joue un rôle clé dans la mise en œuvre de réformes stratégiques qui pourraient, selon lui, offrir à l’État comorien une précieuse marge de manœuvre financière. Cependant, le diplomate a déploré un faible taux de décaissement, estimé à 54 %, ainsi que des retards conséquents dans l’exécution de nombreuses activités.

Malgré une prolongation de la date de fin du projet à juin 2026, il a exprimé des inquiétudes quant à la capacité d’utiliser les fonds dans les délais impartis. « Force est de constater que les fonds risquent de ne pas être entièrement utilisés à temps. Ce n’est bon ni pour vous, ni pour nous, compte tenu des besoins importants qui existent », a-t-il conclu.

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