logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

La 21ème session du Comité intergouvernemental d’experts à Moroni Afrique de l’Est : l’intégration un atout de développement

La 21ème session du Comité intergouvernemental d’experts à Moroni Afrique de l’Est : l’intégration un atout de développement

Économie | -   La Redaction

image article une
La 21ème session du comité intergouvernemental d’experts (CIE) - Afrique de l’Est qui se tiendra du 7 au 9 novembre à Moroni portera sur la « croissance transformatrice en Afrique de l’Est ». La session tentera de diagnostiquer les « catalyseurs et contraintes ». Pour relever les défis de développement, les pays de l’Afrique de l’Est ont eu l’intelligence de mettre en œuvre un programme d’intégration régionale commun en créant « des communautés économiques régionales et des organisations intergouvernementales ».C’est en collaborant dans l’élaboration et la mise en œuvre de programmes collectifs, que les États membres parviennent « à relever les défis et à répondre aux pressions qui affectent le développement durable dans la sous-région ».Ils ont misé sur les innovations technologiques, les services financiers pour stimuler la croissance. Les Comores visent l’énergie, le tourisme et l’économie bleue pour porter sa croissance.

 

La sous-région de l’Afrique de l’Est regroupe les 14 pays de la région des Grands Lacs, de la corne de l’Afrique et des îles de l’océan Indien dont Burundi, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Madagascar, Ouganda, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie, Rwanda, Seychelles, Somalie et Soudan du Sud. Ces pays sont confrontés à un certain nombre de problèmes économiques, sociaux et environnementaux presque similaires. Ces problèmes se résument à un niveau élevé de pauvreté, un taux de chômage important, des inégalités et un appauvrissement des ressources.

Dans cette session, on parlera de l’importance de l’économie bleue, du tourisme et de l’énergie notamment la géothermie pour répondre aux impératifs de développement des Comores. Pour relever ces défis, les pays de l’Afrique de l’Est ont eu l’intelligence de mettre en œuvre un programme d’intégration régionale commun en créant « des communautés économiques régionales et des organisations intergouvernementales, et en encourageant le développement du commerce ou le renforcement des liens socioéconomiques. »

La Banque africaine de développement (Bad), a déjà démontré l’importance de l’intégration économique comme clé d’une croissance durable en Afrique de l’Est lors d’un séminaire sur l’intégration régionale dans le sud-est Afrique, organisé par l’Institut africain de développement (Eadi) et département de recherche développement (Edre de la Bad). Il a été rappelé que les économies émergentes qui connaissent un succès en Asie du sud-est sont dues à la transformation structurelle boostée par la croissance dans le commerce.

La Bad, porteuse de cette thèse, a fait de l’intégration régionale une priorité, avec un engagement de 11 milliards de dollars sur cinq ans pour construire les infrastructures nécessaires afin de soutenir le commerce régional en Afrique. Les Comores, déjà Etat membre du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa), viennent d’adhérer à la Communauté de développement d’Afrique australe (Sadc) lors de sa 37e session à Pretoria. Si les autorités comoriennes sont enthousiastes, les opérateurs économiques attendent des mesures concrètes pour que le marché en tire les bénéfices.

Douze des pays de l’Afrique de l’Est (Burundi, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Madagascar, Ouganda, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie, Rwanda, Seychelles) sont membres du Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA). Cinq d’entre eux (Burundi, Kenya, Ouganda, République-Unie de Tanzanie et Rwanda) sont membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et sept (Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Somalie et Soudan du Sud) de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). C’est en collaborant dans l’élaboration et la mise en œuvre de programmes collectifs, que les États membres parviennent «à relever les défis et à répondre aux pressions qui affectent le développement durable dans la sous-région».

Dans son rapport 2017 la banque africaine estime qu’en moyenne, la croissance a décéléré en Afrique mais les écarts de performance d’un pays et d’une région à l’autre sont considérables, en raisons « entre autres de la structure dichotomique des économies africaines» Selon la Bad, les pays non dépendants du pétrole «se distinguent notamment par des taux de croissance obstinément positifs».

A titre d’exemple, En Afrique de l’Est, Djibouti, l’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie ont tous connu des taux de croissance du PIB supérieurs à 6 % en 2016, l’Éthiopie affichant même un solide 8 %. Dans ce rapport 2017 «Perspectives économiques en Afrique», la Banque africaine de développement affirme que « l’Afrique de l’Est maintient sa domination, avec une croissance estimée à 5.3 % en 2016, en recul par rapport à 2015 (6.5 %). L’Afrique du Nord se place en deuxième position, à 3.0 %, dopée par la reprise en Égypte (4.3 %) et en Algérie (3.5 %).

Le magazine Forbes relève aussi le même constat de la solidité économique de l’Afrique de l’Est. Un constat dressé par l’institut des comptables agréés en Angleterre et au pays de Galles (Institute of CharteredAccountants in England and Wales - ICAEW), dans son rapport publié le 13 avril dernier. «Malgré les effets néfastes de la sécheresse dans cette région, la croissance économique y reste forte car les autorités des pays ont tenté d’atténuer les effets de la sécheresse en stimulant l’activité économique par d’autres voies.

«Le Rwanda et l’Ouganda ont affaibli la politique monétaire au cours du premier trimestre de l’année, alors que l’Éthiopie a contrebalancé les effets de la sécheresse par des stimulants budgétaires substantiels, et le secteur de la construction aurait augmenté de 25% au cours de l’exercice financier 2015-2016» annonce l’Institut. Forbes rapporte aussi que Oxford Economics, partenaire de l’étude, prédit notamment que les pays de la région devraient bénéficier d’une amélioration de la croissance de leurs Pib respectifs malgré la sécheresse : Tanzanie (6,9 %), Ouganda (6,8 %), l’Éthiopie (6,7 %), Rwanda (6,6%) et Kenya (6,4 %).

Même vision aussi dans l’édition de juin 2017 de « perspectives pour l’économie mondiale » de la Banque mondiale qui prévoit notamment que l’Éthiopie devrait enregistrer un taux de croissance de 8,3 % en 2017 et la Tanzanie de 7,2 %. La Bad est convaincue que ce miracle de la performance est le résultat des économies qui se diversifient.

Les pays qui ont bâti leur puissance économique sur les hydrocarbures en pâtissent tandis que ceux qui ont misé sur les innovations technologiques, dans les services financiers par exemple, ont stimulé la croissance. 

Commentaires