La Meck-Moroni a lancé hier le projet “Yes-Com” qui vise, selon la directrice exécutive de la Meck-Moroni à développer un dispositif d’accompagnement des jeunes entrepreneurs dans les secteurs agricole et agro-alimentaire au moyen de la microfinance islamique. Dans sa présentation du projet, Laïla Saïd Hassane a saisi l’occasion pour motiver la population, les jeunes en particulier, à adhérer à ce projet.
Elle citera ainsi les conditions d’accès au financement, notamment le respect des principes et des conditions de, l’ouverture d’un compte épargne spécifique pour la finance islamique, la participation aux formations préalables des promoteurs ou responsables de la structure entre autres. “Il faut accepter de signer une caution solidaire pour les groupements de coopératives, accepter également l’assistance et le suivi accompagnement de la Meck en signant les documents contractuels relatifs aux financements octroyés”, a-t-on indiqué, expliquant en outre les modes de financement. Laïla Saïd Hassane a annoncé devant l’assistance que le projet Yes-Com veut créer plus de 1.000 entreprises.
La finance islamique
A l’occasion, le ministre des Finances, Mzé Abdou Mohamed Chanfiou, a exprimé ses remerciements à l’endroit des représentants de la Banque islamique de développement “pour l’accompagnement constant ainsi que pour le dynamisme de la coopération entre votre institution et notre pays”. Félicitant la Meck-Moroni, le ministre du secteur bancaire a tenu à féliciter la Meck Moroni pour l’initiative de ce projet qui, selon lui, est en parfaite harmonie avec les différentes stratégies nationales. “Avec ce projet, vous apportez dans le secteur financier comorien, une nouvelle offre de crédit qui est largement attendue par une population soucieuse d’aller jusqu’au bout de la pratique de sa foi, mais aussi par des opérateurs économiques qui connaissent la solidité du modèle islamique reconnudans le financement du secteur productif”, a déclaré Mzé Abdou Mohamed Chanfiou.
Evoquant le contexte actuel, marqué par la hausse des prix des denrées alimentaires et la limitation des exportations par les grands pays agricoles, l’argentier de l’Etat tient à saluer et encourager le projet présenté qui va, selon lui, “nous permettre de réduire nos importations alimentaires et contribuer à la sécurité alimentaire”.
Pour sa part, le président du Conseil d’administration de la Meck-Moroni a fait savoir qu’avec ce projet, la Banque islamique de développement (Bid) a mis à la disposition de la Meck une enveloppe de 2,65 millions de dollars pour financer les entreprises agricoles. Encourageant alors l’unité de gestion du projet, Boinaidi Abdoulghaniou rappelle la tâche ardue qui attend cette dernière, sachant que “le financement de l’agriculture est une activité plus risquée”.
“Dans le contexte économique national et international actuel qui impose plus que jamais que chaque pays développe sa production nationale et notamment sa production agricole afin d’assurer sa sécurité alimentaire, le projet Yes-Com prend son sens. Restons solidaires et déterminés dans nos actions et implorons ensemble le soutien du tout puissant pour qu’il nous accompagne”, a-t-il concédé.À son tour, le directeur du département économique de la Banque islamique de développement, Nabil Ghalleb, a tenu à remercier le chef de l’Etat pour avoir avalisé ce projet. Il exprimera sa gratitude à l’endroit de toutes les parties prenantes ayant contribué à la réalisation de ce projet. “La Covid a permis à nos pays de remarquer combien nos économies sont fragiles, notamment dans le cadre de la sécurité alimentaire. Ainsi le projet reste pertinent sachant qu’il vise à changer nos mentalités et cela requiert un travail de synergie”, a-t-il insisté.
Nabil Ghalleb a souligné devant l’assistance que l’appartenance des Comores à la Ligue des Etats arabes reste un grand avantage qui permettrait à l’archipel de la lune de bénéficier de plusieurs opportunités et de sortir de la dépendance économique du pays de l’extérieur. “La réussite de ce projet permettrait d’atteindre une émergence digne, de créer des emplois, d’autonomiser l’économie du pays, de réduire l’importation des matières bruts et de faire des Comores une plaque tournante de l’économie de la région”, a-t-il expliqué.
