Le président de la République, en déplacement à Ndzuani depuis mercredi 31 juillet, a pris part, jeudi 1er août dans l’après-midi, à un important rassemblement organisé à Bandrani où il a focalisé son message sur l’économie et l’émergence du pays. Azali Assoumani assistait ainsi à la cérémonie de lancement officielle de la campagne nationale de récolte du girofle dans l’île où les malentendus entre les acteurs locaux de la filière et des exportateurs étrangers défraient la chronique depuis quelques semaines.
Le président a appelé les professionnels locaux de la filière à ne pas entretenir un faux-débat et à développer une culture d’entreprise en tissant des partenariats gagnants-gagnants avec les exportateurs comoriens ou étrangers qui souhaitent bien redonner de la valeur au produit. Certains acteurs de la filière refusaient, jusqu’ici, de collaborer avec des étrangers dans la chaine d’exportation du girofle. «Il faut que ça cesse dès aujourd’hui», a souligné Azali Assoumani.
Peu avant l’intervention du chef de l’Etat, le ministre de l’Economie, Houmed Msaidie, est revenu sur l’ambition du gouvernement de faire des produits de rente «un levier de la croissance économique et de l’émergence du pays», annonçant la présence sur place aux Comores d’une mission de l’Agence française de développement (Afd) dans le cadre de l’élaboration «d’un projet sectoriel d’appui aux produits d’exportations et au développement durable des filières de rente».
Houmed Msaidie a annoncé, dans la foulée, le prix officiel du kilogramme de girofle fixé à 2000 francs comoriens pour la campagne 2019. Le ministre a rappelé les mesures structurelles en cours visant à renforcer les capacités d’action de l’Office national de la vanille (Onv) dont la mission sera bientôt étendue aux deux autres filières : le girofle et l’ylang ylang. «Un appui utile et stratégique est en étude pour lever les contraintes de nos produits d’exportations, apporter des solutions innovantes et ainsi obtenir leur développement optimal», a-t-il souligné.
Le président a rassuré l’assistance de l’engagement de l’Etat à construire et à réhabiliter les routes nationales et secondaires du pays avec d’abord des fonds propres soulignant qu’il n’exclut pas l’accompagnement des partenaires au développement dans cette nouvelle trajectoire tracée pour conduire le pays vers l’Emergence. Un argument soutenu à fond, en prélude, par son ministre de l’Agriculture, Moustadroine Abdou, qui, en ouvrant la cérémonie, a tenu à rassurer les habitants de la volonté des autorités à réussir la transformation structurelle en cours de l’économie dans divers aspects.
«Rassurez-vous, nous en sommes tous conscients que les infrastructures sont une préalable à notre développement. Les chantiers routiers ont bien démarré, il en aura d’autres, les plans et les études sur les infrastructures hydrauliques sont terminées, des grands projets d’adduction d’eau seront bientôt lancés», a indiqué Azali Assoumani. «Je ne peux pas vous promettre monts et merveilles, je vous dis tout simplement de garder espoir en notre conviction de trouver des solutions aux grands défis socio-économiques de notre pays», a-t-il conclu.
A.S.K.
