Le Commissaire en charge du Commerce et de l’Industrie de l’Union africaine est attendu à Moroni au début de la semaine prochaine. Albert M. Muchanga, d’origine zambienne, devrait assister à la 10 ème réunion du Sous-comité des directeurs généraux des douanes de l’Union africaine dont l’ouverture officielle est fixée au mercredi 19 septembre en présence d’une centaine de personnes issues du monde des douanes.
Le Commissaire se rend aux Comores pour la première fois. «Sa présence à cette dixième Réunion du Sous-comité des Directeurs généraux des douanes de l’Union africaine témoigne de l’importance que cette Organisation accorde aux efforts déployés par le gouvernement pour assainir le climat des affaires, et développer les infrastructures en vue de la réussite d’une politique de développement intégré», indique une note d’information de la direction générale des douanes. «Muchanga est une figure importante en Afrique», souligne la note qui précise que le Zambien «s’est occupé des questions liées à l’analyse et à la mise en œuvre des politiques économiques internationales, ainsi qu’à l’intégration régionale, et de la politique étrangère».
Les Comores, après le Cameroun en 2017, accueillent cette réunion annuelle de haut niveau, la plus importante à l’échelle africaine, qui devrait accélérer les réformes visant à concrétiser le projet de création d’une zone de libre-échange en Afrique, en respect avec les engagements du continent à faire de l’intégration économique un moyen de répondre aux objectifs de croissance et de réduction de la pauvreté.
La thématique retenue pour cette réunion est : «Combattre la corruption au sein des douanes pour mieux mettre en œuvre la Zone de Libre-échange Continentale Africaine».
Les travaux techniques des experts devraient démarrer lundi 17 septembre, selon un dossier de presse remis à Al-watwan par la direction comorienne des douanes. On apprend l’arrivée à Moroni du secrétaire général de l’Organisation mondiale des douanes (Omd), le Japonais, Kunio Mikuriya, tout comme diverses hautes personnalités issues des organisations régionales et mondiales liées au Commerce international.
Dr Mikuriya fait montre de ses capacités exceptionnelles et son leadership depuis qu’il a pris pour la première fois ses fonctions de Secrétaire général en 2009. Son engagement pour l’Afrique est très apprécié par les membres de l’Omd», souligne la note des douanes.
Les travaux préparatoires des groupes de cette 10 ème réunion devraient aboutir à des recommandations à soumettre, le 19 septembre, aux directeurs généraux des douanes des pays signataires du projet avec en toile de fond la validation de «la stratégie de facilitation du commerce» au sein de l’espace économique africain en gestation.
L’initiative de lancer une Zone de libre-échange en Afrique est vieille de quarante ans mais ce n’est qu’au début des années 1990 que les Etats du continent renouvellent la pertinence d’un tel projet. Les choses s’accélèrent. Tout est allé vite depuis «janvier 2012 à l’issue de la 18 ème session ordinaire de la conférence de l’Union africaine», nous dit un dossier de presse qui ajoute que «le processus de négociation est lancé en juin 2015 à Johannesburg», en Afrique du Sud.
Depuis, les pays africains, à travers leurs experts, n’ont cessé de poursuivre les actions pour une vraie intégration économique fondée sur une libéralisation totale des échanges. Le commerce intra-africain représente un volume d’échanges évalué à 156.94 milliards de dollars en 2016, d’après la Banque africaine de développement (Bad). L’Afrique souhaite inverser la courbe des échanges et jouer un rôle dans les grandes mutations économiques en cours.
Les chefs d’Etat ont réaffirmé, en mars 2018 à Kigali au Rwanda, leur volonté commune d’aider à une intégration économique fructueuse pour sortir l’Afrique de l’ornière. De nombreux travaux techniques ont été menés à différents niveaux à l’échelle des pays et de l’Union africaine.
Les Comores assurent la vice-présidence du Sous-Comité des directeurs généraux des douanes et devraient prendre la tête de cet organe jusqu’à la fin de l’année 2019.
La réunion de Moroni doit faire le point sur les avancées enregistrées suite aux travaux engagés depuis la précédente édition qui a eu lieu au Cameroun. Les experts devraient dégager la nouvelle trajectoire à suivre pour avancer dans les réformes à mettre en œuvre pour lancer définitivement la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). L’Afrique compte aujourd’hui plus de cinq espaces régionaux aux idéaux économiques disparates. Le continent, considéré comme «la future usine du monde», a beaucoup avancé dans sa volonté de prendre son destin en main.
A.S.Kemba