logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Les Comores s’emploient à mettre à profit les fonds de la diaspora

Les Comores s’emploient à mettre à profit les fonds de la diaspora

Économie | -   Contributeur

image article une
Le Rwanda et l’Ethiopie pourront inspirer les Comores en termes de leurs expériences dans la mobilisation de leurs ressortissants qui travaillent à l’étranger. En 2012, l’Ethiopie a mobilisé autour de 600 millions de dollars. L’Ethiopie a ainsi réussi à mobiliser sa diaspora pour financer une partie de la construction du barrage “Grand Renaissance”.

 

Entre 2000 et 2013, les envois de fonds des 150 000 à 300 000 ressortissants comoriens vivant en France sont passés de 12.5 milliards à 59 milliards de francs comoriens (Kmf). La majorité de ces transferts privés, réalisés de manière informelle, a été destinée à la consommation familiale. Le pays devrait mettre à profit les envois de fonds et les compétences de la diaspora pour renforcer les capacités productives, souligne M. Said Adejumobi, directeur de la Commission économique pour l’Afrique (Cea) en Afrique australe.

M. Adejumobi a tenu ces propos lors de la 21ème session du Comité intergouvernemental d’experts (Cea) qui s’est tenu à Moroni. Il a signalé que des études dans plusieurs pays africains montrent que les familles dépensent l’argent reçu pour subvenir à des besoins vitaux tels que l’alimentation et le logement.

 

Néanmoins, une fois ces besoins élémentaires satisfaits, il serait bon de consacrer une part plus importante de ces fonds à des activités telles que le développement des infrastructures locales, l’investissement ou la formation professionnelle.


M. Azali Assoumani, Président de l’Union des Comores, souligne que compte tenu de la nature essentiellement privée des flux d’envois de fonds aux Comores, son gouvernement s’est engagé à mettre en place une politique nationale de développement encourageant l’investissement privé de la diaspora. Le Président Azali dit qu’il compte s’entretenir avec la diaspora comorienne afin d’identifier la manière d’orienter ces fonds vers les filières d’investissement et de développement.

Il a par ailleurs demandé à la Cea d’accompagner son gouvernement dans l’élaboration d’un cadre qui permettrait de mobiliser plus efficacement les envois de fonds de la diaspora.
Exploiter les ressources de la diaspora pour diversifier et renforcer l’économie du pays nécessite la mise en place de certaines mesures, comme par exemple, l’amélioration du climat de confiance et la réforme des services bancaires et financiers nationaux.M. Abdou Katibou, directeur général de l’Agence nationale de promotion des investissements des Comores (Anpi) explique que des transferts de fonds de la diaspora comorienne ne cessent d’augmenter.


S’inspirer du Rwanda et de l’Ethiopie

“Ces transferts ont un poids important dans l’économie comorienne. Selon les estimations de 2013 de la Banque centrale des Comores, ces fonds constituent environ 25 % du Produit Intérieur Brut, équivalent à 160 % des recettes budgétaires et 380 % de l’aide publique au développement. Les retombées positives des transferts de fonds de la diaspora sont loin d’être négligeables”, souligne M. Katibou.

Le Rwanda et l’Ethiopie pourront inspirer les Comores en termes de leurs expériences dans la mobilisation de leurs ressortissants qui travaillent à l’étranger. En 2012, l’Ethiopie a mobilisé autour de 600 millions de dollars. Ces fonds sont passés à 1,5 milliard de dollars en 2014 et 3,5 milliards de dollars en 2015.L’Ethiopie a ainsi réussi à mobiliser sa diaspora pour financer une partie de la construction du barrage “Grand Renaissance”.  Une fois achevé, ce barrage constituera la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique avec une capacité de 5 250 mégawatts. Quant au Rwanda, au cours des dernières décennies, le pays a pris des mesures pour inclure sa diaspora dans la vie du pays.

“La diaspora pour nous est comme une des provinces du pays” souligne M. Godfrey Kabera, directeur général de la Planification et de la recherche en développement au ministère des Finances et de la planification économique.
Depuis le plus haut niveau de l’État, le Rwanda a su parler à ses ressortissants et leurs familles de façon à ce qu’ils consacrent une plus grande partie de leurs économies au financement de l’investissement, du développement des entreprises et à la création d’emplois.

“Le président Rwandais a effectué 11 visites dans des grandes villes du monde pour rencontrer la diaspora et les amis du Rwanda et ainsi leur parler de notre stratégie de développement et les inviter à en faire partie” explique M. Kabera.
L’attention accrue accordée aux envois de fonds ne devrait pas, toutefois, signifier qu’ils peuvent être considérés comme un substitut aux autres sources de financement du développement.

Mr. Didier Habimana|
Communication Officer| Office for
EasternAfrica

*L’intertitre est d’Al-watwan

Commentaires