Suite à l’annonce du projet de loi de Finances rectificative qui projette une réduction de 17 milliards de francs dans les recettes intérieures, le patron de la nouvelle Opaco a tenu à réagir et à apporter des précisions.
Nous avons posé des questions sur la loi de Finances initiale mais elles sont restées vaines bien que nous ayons été séduits par l’optimisme qui primait. Nous ne croyons pas à cette nouvelle loi rectificative qui annonce 64 milliards sur la base non pas d’une politique économique mais d’une augmentation exorbitante et injustifiée des recettes douanières. Nous sommes surpris qu’on annonce une rectificative à trois mois de la fin de l’année sans explications ni détails sur les réalisations des six premiers mois a expliqué le patron de Cbe, Mahamoudou Ali Mohamed.
Selon ce dernier, des recommandations ont été faites par le patronat afin de mettre en place une structure d’accompagnement en renouvelant notamment les administrations dans le but de maximiser les chances d’atteindre les 81 milliards initialement prévus.
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Au cours de son entretien avec Al-watwan, le patron de la nouvelle Opaco a annoncé que “le gouvernement continue de se mentir car même les 64 milliards annoncés ne seront pas atteints.
Si les dispositions avaient été prises à la base pour atteindre 81 milliards, le gouvernement n’aurait pas besoin aujourd’hui de doubler les taxes douanières de certains produits pour atteindre les 64 milliards. Il y a 20 milliards de trop sur ce nouveau budget. Que la commission des Finances de l’assemblée nationale fasse appelle à nous pour l’accompagner et donner les réponses attendues”. A l’en croire, les consommateurs ne vont pas accepter “cette addiction à l’augmentation des taxes douanières” et estime que la loi de Finances rectificative “doit être renvoyée à l’expéditeur”.
Pour donner plus de poids à ses propos, notre interlocuteur prend l’exemple des prévisions annoncées initialement pour la taxe sur la consommation. Selon lui, la loi des Finances initiale avait prévu 5.800 milliards de taxe sur la consommation alors qu’en 2014, il était à 900 millions, 1.664 milliards en 2015 et 1.900 milliards pour 2016.
Faire appel au secteur privé
“Nous avons expliqué que ce chiffre était irréalisable. Avec la loi rectificative, le gouvernement table désormais sur 4 milliards, un objectif tout aussi irréalisable” prévient-il. Autre exemple précis, la taxe sur la consommation dans le secteur des télécommunications.
“Le gouvernement avait prévu d’atteindre 2.500 milliards alors qu’en 2016, Comores télécom avait payé 860 millions. La loi de Finances estimait que la société nationale allait payer 1.450 milliards et Telma, 1.125 milliards en 2017 comme par magie. Sachant que la taxe sur la consommation est de 5% dans ce secteur, il faudrait que les deux sociétés fassent un chiffre d’affaire annuel de 54 milliards. Ce qui constituait manifestement une illusion” a détaillé Mahamoudou Ali Mohamed avant d’estimer que la politique économique du pays ne peut pas se baser sur l’augmentation des taxes douanières.
“La loi de Finances doit donner la priorité à la politique économique avec des orientations et des structures mises en place pour atteindre les objectifs visés. En comptant sur la douane pour atteindre les 64 milliards, on ne peut pas parler de compétitivité économique ni de route vers l’émergence. La douane fait vivre l’État, administre ses propres recettes. La douane décide de tout en fait” peste-t-il. L’Opaco se dit choquée et dénonce encore une fois l’augmentation annoncée des taxes douanières jusqu’à 100% pour les planches, les chevrons, le fer de béton, le carrelage entre autres et le passage de 500 mille à 750 mille pour les voitures d’occasion notamment.