Le gouvernement comorien a annoncé, mardi 3 décembre, son intention d’organiser une rencontre de suivi de la conférence de Paris au mois de janvier prochain à Moroni. Convaincues que le succès de la Conférence dépendra du suivi des engagements des partenaires, les autorités comoriennes veulent donner des signaux forts à la communauté internationale et à la population comorienne.
“Nous comptons bien organiser une table ronde de suivi au mois de janvier prochain pour le suivi de la conférence”, a déclaré le chef de l’État ajoutant que “le plus difficile reste à faire”, en référence au lourd et complexe travail de mobilisation des fonds. “Nos partenaires nous ont appuyés dans l’organisation de cette conférence, ils doivent le faire autant pour le suivi. La dynamique doit rester la même”, a poursuivi Azali Assoumani, visiblement déterminé à donner matière à l’après-conférence et à conduire personnellement les mécanismes de suivi de la Conférence en supervisant les opérations de financement des projets.
“Transformation rapide, profonde”
“Les ressources dont nous disposons déjà continueront à être utilisées efficacement pour garantir la mise en œuvre harmonieuse des projets qui viennent de vous être présentés. Les ressources complémentaires que nous avons mobilisées à l’occasion de cette conférence et ses suites viendront en complément pour assurer l’atteinte des objectifs ambitieux que nous sous sommes fixés”, a-t-il promis dans son discours de clôture, se disant prêt à engager les réformes profondes dont le pays a besoin pour sortir de l’ornière. “Nous comptons impulser immédiatement un changement en profondeur au sein de nos institutions qui feront précisément l’objet de réformes vigoureuses sur le plan organisationnel, procédural et opérationnel, pour plus d’efficacité, plus d’efficience et plus de transparence”, a annoncé Azali Assoumani. “Nous serons prompts à nous unir et à faire bloc autour de nouvelles idées, autour de nouveaux savoir-faire, autour des nouvelles technologies et autour de nouvelles pratiques pour une transformation rapide, profonde et étendue de notre économie et de notre société”, a-t-il ajouté.
Un haut conseil stratégique de suivi devrait être créé en marge de cette mini-table ronde de suivi. Cette instance suprême sera placée sous l’autorité du président de la République comme l’a d’ailleurs rappelé Azali Assoumani au cours de la conférence de presse mardi soir au siège de la Banque mondiale. Les autorités souhaitent clarifier la nature des interventions des partenaires et les montants respectifs promis pour pouvoir établir un calendrier de mobilisation des fonds et dégager un programme d’exécution du Plan Comores Émergentes (Pce).
“Aucun doute”
Le ministre de l’Économie avait reconnu l’immensité de la tâche de mobilisation des fonds mais se dit tout de même rassuré, comme le chef de l’État, que les partenaires au développement allaient mettre la main à la pâte pour faciliter la levée des obstacles et jouer les lobbyings auprès des donateurs publics et privés. “Il y a la phase de la mobilisation, celle de l’absorption et la phase de décaissements, c’est toute une expertise qui doit être mobilisée. Mais il n’y a aucun doute par rapport à l’accompagnement de nos partenaires techniques dans cette nouvelle étape”, a indiqué Houmed Msaidié.
Certaines agences multilatérales comme le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) ont promis d’engager un travail de plaidoyer auprès des partenaires pour aider à la mobilisation des fonds et surtout à leur absorption. Des pays comme le Maroc ont également promis de mettre l’expertise nécessaire à la disposition de la partie comorienne pour que celle-ci “puisse affecter les fonds dans les secteurs souhaités en toute efficacité”.
Envoyé spécial à Paris