Le ministre des Finances, du Budget et du Secteur bancaire, Mzé Abdou Mohamed Chanfiou, a présidé hier, mardi 26 juillet, une réunion du «Comité de surveillance» de son département. Il s’agit d’un cadre d’échanges mis en place pour examiner le financement du développement du pays. Trois point ont été évoqués au cours de cette rencontre organisée au ministère des Finances, en présence des partenaires du secteur privé et public.
Le ministre a fait savoir que les diverses crises qui secouent le monde entier, comme la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, «ont pratiquement impacté l’économie mondiale, y compris la nôtre». Cet impact pèse, selon le ministre, sur le financement de notre plan du développement. Ainsi, «le secteur privé est à reconsidérer», a insisté l’argentier de l’Etat avant de parler de «l’urgence d’examiner comment compléter et financer notre plan de développement en tenant compte des urgences de ces crises».
Une faible capacité d’absorption des fonds des bailleurs
La mobilisation des ressources internes a été le premier angle débattu, «car les évaluations faites montrent que notre produit intérieur brut a connu une amélioration», mais, ajoute le ministre, «les Comores en tirent peu par rapport à d’autres pays en voie de développement». Mzé Abdou Mohamed Chanfiou a rassuré que l’amélioration de ce ratio figure parmi les principaux défis du ministère.
Il précise que ses techniciens vont s’engager en luttant contre les fraudes fiscales et en élargissant l’assiette. Des réformes visant à améliorer les recettes de l’Etat ont été menées ces quatre dernières années. La plus emblématique est la mise en place des caisses enregistreuses destinées à la collecte en temps réel de la taxe à la consommation . La mobilisation et l’orientation des ressources de la diaspora a été le deuxième axe de la rencontre. Sur ce, le ministre a fait savoir qu’il va falloir imaginer les modalités d’orientation de ces ressources financières et humaines et de leurs expertises conséquentes pour les mettre au service du développement du pays. «Des évaluations financières montrent en effet des faiblesses au niveau de la mobilisation des ressources financières des partenaires. Car la Banque mondiale a bien souligné que durant trois ans, seuls 15 % de son budget pour le financement des projets de développement ont été mobilisés.
Ce qui est quand même très déplorable si on n’est pas en mesure de mobiliser des fonds mis à notre disposition pour le financement de nos projets de société et de notre développement», a-t-il souligné. Le troisième point discuté est l’évaluation sommaire du Plan Comores Emergents (Pce). Le Comité de surveillance s’est penché sur l’étude du développement, les ressources financières annoncées et les initiatives de développement tout en menant de profondes réflexions sur les capacités d’absorption des financements obtenus. «Ce Pce permettra une augmentation de notre taux de croissance qui ne dépasse pas 2,5 % en moyenne», a conclu le ministre en défendant la pertinence du Pce.