Quel rôle joue aujourd’hui la poste dans la société comorienne, à l’ère du numérique et de la communication instantanée ? Est-ce que les boites postales, les mandats postaux, les timbres et les colis postaux ont toujours la cote ?
Normalement, la poste comorienne est une société en cours de création, avec pour objectif de connecter le numérique au concret. Comme vous le savez, de nos jours, au lieu d’utiliser les boîtes postales, d’envoyer des lettres ou des mandats, il est possible de tout faire grâce aux nouvelles technologies. Nous souhaitons lier ce monde moderne à la globalisation. Cependant, lorsqu’on parle de l’universalité de la poste, nous devons toujours maintenir les produits traditionnels (comme les timbres), quelle que soit l’évolution du monde.
Quels sont les principaux services offerts aujourd’hui par la Poste aux citoyens et aux entreprises comoriens ?
Actuellement, la poste ne propose que des produits traditionnels. Néanmoins, nous travaillons à l’élaboration d’une politique qui répondra aux besoins de tous.
Y a-t-il des projets de modernisation ou de nouveaux services que vous prévoyez de lancer prochainement ?
Notre politique inclut plusieurs projets. Tout d’abord, nous allons lancer une boutique postale numérique. Ce système permettra aux citoyens de faire leurs achats en ligne et de passer des commandes en provenance de la Chine et d’autres pays.
La poste assurera la livraison. Dans nos boutiques, des options d’achat en ligne seront directement disponibles. L’objectif est de connecter l’e-commerce à la nouvelle poste.
Quelles sont les conséquences, positives et négatives, de la scission en deux entités distinctes de la Société nationale des postes et des services financiers (Snpsf) ?
Parmi les conséquences positives pour l’État, on peut citer l’ouverture des capitaux, la réduction du chômage grâce aux nouveaux recrutements, la multiplication des sociétés d’État et la valorisation du secteur bancaire. En revanche, les conséquences négatives incluent un démarrage potentiellement difficile, avec des licenciements économiques et la perte de certains produits traditionnels.
Quelle politique comptez-vous mettre en place pour remédier au manque d’adresses postales ?
Nous allons mettre en place des boîtes postales mobiles dans les villes et villages, en commençant par les chefs-lieux de chaque commune. Ensuite, nous les installerons progressivement dans les quartiers des grandes villes.
Quels sont vos efforts pour améliorer l’accès aux services postaux dans les régions isolées ou rurales des Comores ?
Avec la digitalisation, nous mettons en place plusieurs projets pour améliorer l’accès et la qualité des services postaux. Il est important de rappeler que la poste ne se limite pas aux boîtes postales, mais inclut également les colis, les paquets, et des moyens de transport. Dans nos agences, des espaces seront dédiés à l’envoi de colis que les citoyens souhaitent acheminer à Moroni. Un bateau reliera les îles pour transporter les colis, facilitant ainsi la circulation des marchandises. Des bus circuleront dans les villes et villages dans le même objectif. Cela permettra de renforcer la proximité des services postaux avec les habitants des régions isolées.
Comment la Poste des Comores collabore-t-elle avec d’autres services postaux dans la région et à l’international ?
Nous signerons bientôt des partenariats avec les postes de Tanzanie et de Madagascar au niveau régional. En Afrique, des discussions sont en cours avec les postes du Maroc, de Tunisie et d’Égypte. Nous travaillons avec les postes française, chinoise, et d’autres encore. Actuellement, la poste malgache est déjà opérationnelle à travers l’Union postale universelle. Sur le plan national, nous avons signé un contrat avec Royal Air pour l’acheminement des colis.
Propos recueillis par Adabi Soilihi Natidja