Le Secrétaire général du gouvernement avait annoncé lors de sa présentation du bilan que la deuxième année du mandat est celle des infrastructures routières. Est-ce le cas ?
Effectivement, c’est l’année des routes et c’est une vérité qui est là et qu’il faut admettre. Des dispositions ont été déjà prises depuis l’année dernière. Des travaux routiers sont financés par des bailleurs étrangers. D’autres projets sont financés sur fonds propres parce que le gouvernement s’est serré la ceinture. Donc, le gouvernement prouve cette volonté de réussir un plan d’aménagement du pays. Le programme de réhabilitation de plusieurs routes devrait être effectif d’ici peu de temps.
Lors du compte-rendu du conseil des ministres du 14 février, l’on nous a parlé d’un lancement des travaux à»30% à Ngazidja» et le lancement des autres chantiers dès juin dernier. Comment évaluez-vous globalement l’évolution de ces chantiers aujourd’hui ?
Le gouvernement ne s’est pas seulement focalisé sur les travaux routiers à Ngazidja. La machine est lancée au niveau des trois îles. Nous sommes à 30% dens nos objectifs. Nous avons presque neuf cents kilomètres au niveau des trois îles. Les chantiers en cours représentent à peu près les deux cents kilomètres du réseau national.
A quand le lancement des travaux des axes routiers Moroni-Fumbuni et Sima-Moya, dont les financements sont déjà acquis ?
Pour le projet de cette route nationale numéro 2, de Moroni à Fumbuni, il va couvrir un réseau de cinquante kilomètres, dont les premiers onze kilomètres avec une largeur de sept mètres et le reste avec une largeur de six mètres. Nous souhaitions même élargir. Il se pose un problème d’espace. Pour celui de Sima-Moya, il s’agit de vingt-trois kilomètres avec une largeur de 5,5 mètres. C’est une enveloppe de l’Union européenne et de la Banque africaine de développement (Bad), sachant que cette dernière reste le chef de file. Ces fonds ne vont pas seulement financer des routes. Ils vont aussi cofinancer des écoles, des bâtiments destinés à la conservation des poissons à Bangwa ya Hambu et Shindini. Ainsi, 9,8 milliards de francs sont consacrés à la construction des routes. Les travaux sont déjà lancés. Je comprends que la population soit impatiente, elle veut voir des signes de démarrage des travaux. La société Eiffage, attributaire du marché, a débuté l’installation de ses engins à côté du terrain de Vuvuni. Le bureau d’études qui va contrôler les travaux est actuellement aux Comores. Les travaux routiers de la Rn2 vont durer dix-neuf mois. L’entreprise s’installe à Ngazidja et à Ndzuani, l’installation durera un à deux mois suivant l’ordre de service des travaux. Cette entreprise vient de nous remettre son plan d’exécution et son planning des travaux. Elle attend notre validation pour lancer le terrassement.
Les travaux relatifs à la réhabilitation de l’axe routier Hahaya-Mitsamihuli vont durer 14 mois, selon le cahier des charges arrêté. Nous sommes au 10ème mois après le lancement du chantier par le chef de l’Etat. Actuellement, uniquement la couche de base est effective à Mitsamihuli. Pourquoi ?
La date de la fin du projet est toujours d’actualité. La durée d’exécution est toujours de quatorze mois mais uniquement à Ngazidja. Et nous n’avons pas de doute en ce qui concerne le respect des échéances. Deux chantiers seront parallèlement lancés en octobre. A Ngazidja, l’entreprise chinoise a déjà tout terrassé et rechargé. Ils en sont la couche de base et d’imprégnation. L’arrivée du bitume a enregistré des retards, mais ça ne va pas affecter le projet. Il y est depuis un mois. La société a préféré commencer bon Galawa vers Hahaya.
Qu’en est-il des travaux de la deuxième partie, de Dindri à Lingoni (à Ndzuani), sachant que ce tronçon fait partie dudit projet financé par le Fonds saoudien à hauteur de 10 milliards de francs ?
La durée d’exécution est de dix-huit mois. La phase d’imprégnation n’est pas encore atteinte. Les travaux sont pénibles puisqu’il s’agit d’une nouvelle route. Contrairement à Ngazidja où nous parlons de réhabilitation. Les montagnes compliquent aussi les travaux dans ce tronçon de Dindri à Lingoni. Cependant, le terrassement est presque achevé. La société travaille sur plusieurs ouvrages dont une quarantaine de ponts. Chaque pont présente de difficultés propres. Il ne sera pas possible de lancer le bitumage avant la construction des ponts. D’ici deux mois, les ouvrages seront terminés.
La route d’Itsinkudi-Mtsangadju ya Dimani vient d’être inaugurée. Et c’était la société Sogea-Satom qui assurait ces 17 kilomètres. Elle a été contrôlée par le bureau du Luxconsult. Quelle a été l’évaluation de cette dernière par rapport au cahier des charges ?
L’inauguration a eu lieu, mais les travaux ne sont pas tous achevés. Des travaux de finition, des dos-d’âne notamment doivent être engagés ainsi que d’autres ouvrages. Le bureau d’études ne peut pas, pour le moment, évaluer l’ensemble des travaux. Toutefois, j’ose affirmer que les travaux vont bon train et que d’ici peu de temps tout prendra fin. D’ailleurs, le bureau de contrôle et l’entreprise ont commencé à acheminer les engins vers Mwali. Je tiens à préciser qu’au début c’était un entretien périodique qui concernait dix-sept kilomètres. Mais enfin de compte, les travaux ont couvert vingt kilomètres, car le gouvernement a constaté que la vétusté de l’axe routier en question nécessitait plus qu’un entretien périodique. Il a demandé au bailleur, l’Union européenne, de procéder au renforcement des travaux d’assainissement.
Justement pouvez-vous nous donner des nouvelles sur celle de Mwali ?
Oui, c’est le même projet. Nous avons également dépassé l’entretien périodique et avons gardé la même largeur de 5,5 mètres. Il s’agit d’un axe routier de 22 kilomètres.
Fin janvier, l’argentier de l’Etat et le représentant de la société Sogea ont procédé à la signature d’une convention pour la réfection du tronçon de Kwambani-Rond-point Mutuel (Shomoni). Où en est-on de l’état d’avancement du chantier ?
Cette partie est l’une des routes financées sur fonds propres à hauteur de 658 millions de francs. Il est question de six kilomètres. C’est un entretien périodique un peu amélioré par des assainissements. Au lieu de tenir compte de sa largeur de quatre mètres, nous élargissons jusqu’à 5,5 mètres. Les travaux vont dans le bon sens. L’entreprise avait un délai d’exécution de trois mois et il ne reste qu’un seul mois. A part ce tronçon, nous pouvons citer celui de Mwandzaza financé à hauteur de 510 millions sur fonds propres. Le contrat a été signé par une entreprise chinoise pour une période d’exécution de six mois. De Mwandzaza à Serehini, le terrassement est effectif. Les travaux d’assainissement ont débuté. La voirie urbaine de Domoni, Ndzuani, est en chantier sur fonds propres à hauteur de 406 millions et c’est une société chinoise, qui assure ce tronçon. Les contrôleurs y sont également présents. L’Etat a injecté presque deux milliards de francs comoriens, fonds propres, sur ces routes circulaires.
Il était question de la réhabilitation des routes de Mtsamdu, Sima, Bungweni, jusqu’à Bimbini. Les travaux ont été lancés ?
Cet axe routier est l’une de nos projections. Nous savons que toutes nos routes sont dans un état vétuste, mais celle-ci est prioritaire. Des bailleurs se sont prononcés pour nous appuyer. Le Fonds saoudien est prêt à financer la réfection de la route Mutsamudu-Sima. Des bailleurs chinois sont également prêts à nous financer. C’est le même cas à Mwali, avec le réseau routier Wanani, Nyumashuwa. Le gouvernement ne ménage aucun effort pour mobiliser les financements. Des études sont en cours pour la faisabilité desdits projets.
Il y a aussi la durée de vie de nos routes. Cette question revient souvent. Par exemple les travaux routiers menés au rond-point de Ntsudjini ou ceux menant de la Gare du nord au ministère de l’Intérieur…
S’agissant du rond-point de Ntsudjini, il y avait un manque d’assainissement. Il s’agissait des travaux de l’axe routier Hahaya-Itsandra. Et c’est un entretien périodique fait par Colas. Nous n’avons pas renforcé cet entretien par les assainissements. Donc, ça se détériore de prime abord dans les extrémités à cause de l’eau. Nous n’avons pas pu compléter les travaux faute de financements. Le gouvernement nous a saisis pour son renforcement. Par contre, du côté de la Gare du nord vers le ministère de l’Intérieur, nous avons fait un entretien courant. Des rechargements ont été faits. Alors que l’état actuel de cette partie nécessite un travail intense. De la station Itsandra à la Gare du nord, nous pensons tout faire au lieu de nous limiter sur des petites interventions.
Pensez-vous que d’ici 2019, ces chantiers seront techniquement tous au rendez-vous ?
D’ici fin 2019, j’ose dire que la construction des routes va atteindre les 60% et même à 70%. Elles seront au moins en chantier. Nous allons atteindre les 70% de nos objectifs d’ici fin 2019. Par exemple, la route de Dindri-Lingoni, à Ndzuani, va s’achever en 2019. Donc, avec ce rythme initié par le gouvernement dans ce secteur, le taux de 70% n’est pas un rêve.