À l’occasion de la Journée internationale des musées et de la Semaine internationale des archives, la Banque centrale des Comores (Bcc) a organisé, le samedi 14 juin, un événement rassemblant chercheurs, responsables institutionnels, professionnels du secteur bancaire, élèves et étudiants. Le thème retenu, «Héritages et innovations: vers un musée de la monnaie au service de la communauté», a permis de croiser réflexions sur le passé et visions d’avenir. Dans son allocution, le gouverneur de la Bcc, Younoussa Ben Imani, a souligné l’importance de cette rencontre, qui réunit deux piliers de la mémoire collective : les musées et les archives. Il a rappelé que depuis l’adhésion du pays au Conseil international des musées (Icom) en 2023, le musée de la monnaie s’inscrit dans une dynamique de transmission. À ce titre, une exposition temporaire, « Billets du monde, mémoire des peuples », a été inaugurée. Elle décrit la richesse culturelle et historique des monnaies, au-delà de leur simple usage économique.
Profitant de cette tribune, le gouverneur a présenté les réformes engagées dans le système monétaire national, alors que le pays se prépare à célébrer le cinquantenaire de son indépendance. Parmi les avancées majeures figure le lancement du Système automatisé des transferts (Ats+), qui met fin au traitement manuel des chèques et virements. «Désormais, les échanges interbancaires se font de manière électronique, rapide et sécurisée», a-t-il déclaré, annonçant également l’arrivée prochaine d’un système Swift national. Ce dernier permettra aux citoyens d’utiliser une carte unique dans toutes les banques du pays, ce qui favorisera ainsi l’interopérabilité et l’inclusion financière. Un projet de hub d’interconnexion des paiements est également en cours. Il visera à intégrer les institutions de microfinance aux réseaux mondiaux.
Rapprocher les services des zones rurales
Parallèlement, un programme de formation d’agents bancaires de proximité a été lancé pour rapprocher les services des zones rurales. «Trente agents, majoritairement des commerçants locaux, sont déjà en formation. Ils pourront bientôt assurer des opérations de base dans les villages», a expliqué Younoussa Imani. Cette transformation est accompagnée d’une refonte du cadre réglementaire, notamment à travers de nouveaux textes sur les systèmes de paiement et la régulation des agents bancaires. Autre temps fort de la journée : l’intervention de Mouzidalifa Ibrahim, chercheur comorien et doctorant à l’Université de La Réunion.
Il a insisté sur la nécessité de rendre l’histoire accessible à tous, en particulier aux jeunes générations, afin de construire une mémoire vivante, ancrée dans le réel. Son intervention a permis de souligner le rôle important des archives nationales dans la transmission du savoir historique. La journée s’est conclue sur une invitation à visiter les stands, à découvrir les expositions, et à faire vivre ce lieu symbolique. Un moment de convergence entre héritage et modernité, illustrant le parcours de l’ institution depuis sa fondation et ses perspectives d’avenir .