L’opération coup de poing du mardi dernier organisée par les pouvoirs publics pour lutter contre la flambée des prix a « choqué » la Nouvelle Opaco et le Syndicat National des Commerçants. Dans une conférence de presse tenue ce 27 octobre, les deux organisations ont fait part de « leur incompréhension » face à la descente des forces de l’ordre et du Service des prix qui ont eu comme résultats, l’arrestation tous azimuts de plusieurs commerçants accusés de faire des « surmarges exorbitantes » entrainant la fermeture durant quelques heures de plusieurs commerces de la capitale.
L’image des commerçants
Le patronat et le syndicat ont par ailleurs exprimé « leur crainte si l’opération devait se reproduire à l’avenir ». L’image des commerçants a pris un sérieux coup mardi dernier. La conférence d’hier, consistait entre autres à essayer d’expliquer à l’opinion publique que le secteur privé n’était pas le seul responsable dans la flambée des prix. C’est ce qui est apparu en filigrane tout au long de la rencontre avec la presse.
La flambée des prix
L’opinion publique, excédée par une vie chère, le coupable tout trouvé dans cette flambée révoltante des prix, au vu de l’opération d’hier, est le patronat. Ce qui n’a pas manqué de révolter Sitti Djaouharia Chihabiddine. « Nous ne sommes pas les voyous de la République, les autorités ne peuvent pas nous faire porter à nous seuls la responsabilité de la flambée des prix dans un contexte de crise mondiale », a-t-elle martelé. Elle concède qu’il était normal « que le gouvernement cherche à soulager la population. Mais la manière dont l’exercice a été mené nous a laissés perplexes».
La conférencière est brièvement revenue sur la désertion des porte-conteneurs du port de Moroni pour justifier la rareté de certains produits et s’est insurgée contre tous ceux qui affirmaient « que les commerçants entretenaient pénurie et procédaient à une rétention de stock pour tirer les prix vers le haut ». Le président du Synaco, Mohamed Mouigni Daho, n’était pas en reste.
Celui-ci a longtemps fustigé « les méthodes péremptoires du ministre de l’Economie » alors que « sa technicité a été longtemps mise en avant ». Prenons le cas du fer dont le prix a subi une très forte augmentation. « La tonne est passée de 450 à 1000 euros en Turquie », a-t-il souligné. Au sujet de la ligne de crédit de 5 milliards accordée aux opérateurs économiques dont la répartition n’a pas encore été effectuée, il croit savoir « qu’il faudra au moins 6 mois pour que la population en voit les retombées».