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Pétrole et gaz aux Comores :“Il est temps de tirer la sonnette d’alarme”

Pétrole et gaz aux Comores :“Il est temps de tirer la sonnette d’alarme”

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Fait récent, le Consortium Safari-Western est, de plus en plus, sûr que les réserves en pétrole risquent d’être plus importantes que les données fournies ou disponibles. Le peu de regard porté par les pouvoirs publics et la société civile laisse s’installer des pratiques qui risquent de nous engluer dans des systèmes incontrôlables. Pendant que les recherches évoluent, les groupements installés acceptent de financer des projets communautaires et des formations pointues dans le domaine. Les financements sont débloqués, mais l’usage qui en est fait laisse perplexe...

 

Le pétrole et le gaz dans les eaux comoriennes, tout le monde en parle. Mais peu savent que les choses s’accélèrent en catimini. Les alternances politiques rapides, l’absence d’un ministère plein qui se penche sur le sujet, laisse le Bureau de géologie piloter à vue et à sa guise un secteur hautement stratégique. 

Le peu de regard porté par lles pouvoirs publics et la société civile laisse s’installer, peu à peu, des pratiques qui risquent de nous engluer dans des systèmes incontrôlables. Pendant que les  recherches évoluent, les groupements installés acceptent de financer des projets communautaires et des formations pointues dans le domaine.

Les financements sont débloqués, mais l’usage qui en est fait laisse perplexe. Pour plus de six cent mille dollars débloqués, par exemple, par le Consortium Western et Safari au Bureau géologique des Comores (Bgc) pour des programmes communautaires, des formations et le bonus à la signature, on en justifie moins de… quarante mille. C’est dire qu’il est temps de tirer la sonnette d’alarme.

Aujourd’hui, plus qu’hier, les choses évoluent vite, très vite. A titre d’exemple, ExxonMobil a récemment annoncé la signature d’un accord pour acheter une participation de 25% dans le Bloc 4 des eaux profondes du Mozambique à 2,8 milliards Usd.

Exxon évalue la valeur brute de l’acquisition à 11,2 milliards Usd. Cette annonce faite alors que l’environnement du marché est au plus bas prix depuis 2004 ne peut qu’avoir des incidences positives sur les activités d’exploration aux Comores (bloc 4). Ce bloc situé à proximité des blocs 38, 39 et 40 a, de toute évidence, des implications directes sur les Comores.

 

 

Dans ce bloc 4, le gaz est estimé à 85 Tcf (Milliards de Pieds Cubiques) (Réserves contingent), tel qu’indiqué par l’Explorateur Italien Eni. Dans cette transaction, ExxonMobil a obtenu un rabais de 53% sur les 4,2 milliards Usd que la Société nationale chinoise du pétrole (Cnpc) a payé en 2013 pour une participation indirecte de 20% par Eni East Africa, en mars 2013. C’est une réduction presque identique à la réduction relative au prix du pétrole à la date de l’annonce de l’acquisition d’ExxonMobil.

“Volumes de classe mondiale”

La stratégie d’Exxon Mobil se base sur une conviction profonde que le gaz naturel de l’Afrique de l’Est “peut être considéré comme étant la source d’hydrocarbure qui connaît une croissance plus rapide au monde” et  “le Mozambique offre une ressource gazière de classe mondiale et le bloc 4 jouera un rôle clé dans l’approvisionnement mondial en gaz”.

Le consortium Western et Safari estime que “les volumes d’hydrocarbures en place estimés sont de classe mondiale”. Cette stratégie s’est justifiée par “l’acquisition récente de Shell-BG (qui opère également dans la région de l’Afrique de l’Est) pour l’équivalent en espèces et actions de 70 milliards Usd».

Actuellement, malgré l’environnement à bas prix, les opérateurs profitent de la baisse des coûts des services et parient sur une reprise des prix. Des récentes découvertes d’hydrocarbures en eau profonde ont également été réalisées par ExxonMobil et Hess en Guyane, qui sont censés détenir collectivement plus de deux milliards de barils de pétrole dans plus de 2000 m de profondeur et à 120 km de la côte et d’autres découvertes en eaux profondes, au Sénégal, sont réalisées par la Compagnie indépendante américaine d’exploration, Kosmos, dans le bassin du fleuve Sénégal.

Le consortium Western et Safari estime que «le potentiel de pétrole et de gaz en place est de classe mondiale» et «est peut-être de l’ordre de celui découvert dans le bassin du Rovuma au Mozambique, mais potentiellement plus susceptible d’être pétrolifère que du gazier».

Le consortium Western et Safari confirme qu’il existe “potentiellement un grand système gazier et pétrolier d’importance mondiale dans la région des eaux territoriales des Comores (Delta du Rovuma)  et il sera exploré là où des conditions favorables avec les plus grandes chances de succès existent” et que “les eaux offshore des Comores partagent également, à bien des égards, le même système de dépôt que le bassin du Rovuma (Mozambique) et partagent d’autres caractéristiques comme plusieurs des récentes découvertes en eaux profondes réalisées dans une profondeur d’eau similaire et aussi dans des environnements deltaïques comme les Comores, qui semblent attirer beaucoup l’attention ces derniers temps et nous avons certainement une très grande province deltaïque inexplorée, située presque entièrement dans les eaux territoriales des Comores, qui est techniquement (par définition géologique/géographique) situé dans le bassin sud de la Somalie.”

Prendre les choses au sérieux

Sur le plan opérationnel, M. Scott Spears, Director de SPO (Offshore Energy Services) indique : «Nous cherchons actuellement à “exploiter’” les avantages des prix bas actuels du pétrole à travers la réalisation de tarifs réduits pour les services liés à l’exploration dans les eaux profondes.

En outre, les taux de la journée de forage sont maintenant à des niveaux historiquement bas et nous augmentons actuellement notre actif en tant qu’actionnaire dans le Consortium. Nous sommes très positifs quant à l’avenir de notre projet surtout avec les avancées accomplies avec la nouvelle administration avec qui nous avons réalisé d’énormes progrès dans un laps de temps relativement court et sommes fiers d’élaborer une énorme province potentielle d’hydrocarbure pour les Comores et sommes maintenant en mesure de faire de bons progrès pour réaliser nos objectifs. L’engagement d’un forage est susceptible de suivre l’acquisition finale et le traitement des données, puis l’interprétation des données 3D conformément au Contrat de partage de production signé avec le gouvernement”.

 

 

Dans des publications observées dans le domaine public, les sociétés d’exploration Bahari et Discover, contrôlées par le Groupe Carlyle Financial, espèrent détenir 50 milliards de pieds cubiques ou 7 milliards de barils dans deux perspectives de prospection «prêt à forer» au sein de leurs licences de 17.853 km2 en eau profonde des Comores.

Fait récent, le Consortium Safari-Western est, de plus en plus, sûr que les réserves en pétrole risquent d’être plus importantes que les données fournies ou disponibles.
Il est donc temps de prendre les choses au sérieux.

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