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Partenariat économique Afoa-Ue I Les Comores accueillent le 13eme cycle des négociations commerciales

Partenariat économique Afoa-Ue I Les Comores accueillent le 13eme cycle des négociations commerciales

Économie | -   A.S. Kemba

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Des délégués des cinq pays membres de l’Afrique orientale et australe (Afoa) qui comprend les Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et Zimbabwe et des représentants de l’Union européenne échangent sur « l’approfondissement » de certains volets de leur Accord de partenariat économique intérimaire (Apei). Les premiers ateliers sur les passations des marchés et la coopération au développement économique sont présidés par l’Ile Maurice et Madagascar. Les Comores avaient intégré le groupe en 2019 et assurent aujourd’hui la présidence de l’Afoa après le Zimbabwe.

 

Les Comores accueillent, jusqu’à vendredi 22 mars, la 13eme réunion entre les pays de l’Afoa (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et Zimbabwe) et l’Union européenne. Les échanges portent sur de nombreux volets de l’Accord de partenariat économique intérimaire (Apei) qui doit être remplacé, à terme, par « un accord de libre-échange complet » entre les deux parties. En attendant, les pays de l’Afoa et les représentants de l’UE, avec à sa tête l’ambassadrice Ewa Synowek, poursuivent à Moroni les négociations sur divers aspects de cet accord intérimaire déjà entériné par les deux parties.

L’integretion des Comores en 2019

«Cet accord prévoit un accès sans droits de douanes ni quota des exportations de l’AfOA-5 vers le marché UE. En échange, les pays de l’AfOA ont progressivement ouvert une grande partie de leur marché, avec une période de transition de 10 ans», souligne un communiqué de presse de l’Union européenne qui met en lumière les avantages de ce partenariat et les retombées qu’il peut apporter dans la stratégie d’appui au développement des cinq pays par l’exportation et l’importation des produits dans les deux sens. «L’Accord complet contribuera à la réalisation des objectifs de la nouvelle Alliance Afrique-Europe pour des investissements et des emplois durables», a-t-on indiqué. L’Accord en question a été conclu en 2007. Les premières négociations commerciales ont démarré en 2012. Les deux parties ont décidé d’élargir les discussions en 2017 sur certains volets de l’Accord et d’ouvrir celui-ci, la même année, à certains pays. Les Comores avaient intégré les négociations au sein du groupe en 2019 et assurent aujourd’hui la présidence de l’Afoa après le Zimbabwe.


Environ « 14 chapitres » couvrant, entre autres, la facilitation des échanges, les droits de la propriété intellectuelle, les règles sanitaires et phytosanitaires, l’agriculture, la pêche, le commerce des biens et des services sont au cœur des discussions entre les techniciens des 5 pays de l’Afoa et les délégués de l’UE. Le ministre de l’Economie, Ahmed Ali Bazi, a donné le ton de l’évènement, avec l’ambassadrice Ewa Synowek, spécialisée dans les accords commerciaux de l’UE. De son côté, l’ambassadeur des Comores au Royaume de Belgique et auprès de l’Union européenne, Mohamed Chatur El Badaoui, a officiellement ouvert les travaux en tant que président du Groupe des pays de l’Afoa pour l’année 2024.

Une harmonisation des cadres réglementaires

Le ministre a longuement échangé avec l’ambassadrice de l’UE après la cérémonie d’ouverture. Ensemble, ils ont partagé la nouvelle donne de la coopération commerciale marquée notamment par l’adhésion des Comores, le 26 février dernier, à l’Organisation mondiale du commerce (Omc). «Les parties ont passé en revue les progrès réalisés dans le processus des négociations, les points en suspens ainsi que la volonté des parties à aller de l’avant. La partie européenne a exprimé sa disposition à une pleine coopération avec la présidence comorienne du groupe des ESA5 », a souligné un conseiller du ministre qui ajoute que Mme Ewa Synowek, «a également renouvelé sa confiance quant à la volonté des Comores de faire bénéficier au groupe l’expérience diplomatique réussie de la présidence de l’UA et des négociations d’accession à l’Omc».

S’ouvrir aux principes et règles du libre-échange

Lundi 18 mars, deux ateliers techniques portaient sur les règles relatives à la passation des marchés publics et la coopération au développement économique. L’idée étant de parvenir à harmoniser les cadres règlementaires d’abord entre les cinq pays membres avant d’épouser un texte commun à défendre auprès de l’Union européenne. Le président du groupe «Passation des marchés publics», le Mauricien, Girish Dabeesing, parle de « la nécessité » de pousser tous les pays à disposer d’un mécanisme harmonisé d’ouverture des appels d’offres internationaux avec un seuil financier consensuel. «On a discuté, on échange et on se met d’accord, parfois il y a des désaccords. On doit définir, par exemple, les marchés qui peuvent faire l’objet d’un appel d’offre international et les conditionnalités afférentes», a-t-il souligné.


Les discussions très techniques devraient permettre aux 5 pays de disposer des règles communes sur les volets essentiels couverts par l’Accord. Les pays de l’Afoa n’ayant pas le même niveau de développement, la même vitesse des réformes et les mêmes capacités d’adaptation aux mutations commerciales réussissent quand même à soutenir des programmes spécifiques au profit de l’un ou de l’autre afin de mettre tout le monde au même niveau de compréhension pendant les négociations.


Des étapes importantes vers la conclusion d’accords sur certains domaines couvrant l’accord. Mais de nombreux obstacles sont à lever puisque les pays n’ont pas la même culture des affaires. Un pays comme le Zimbabwe, sous l’emprise d’un dirigisme économique, doit abandonner, par exemple, certaines pratiques pour s’ouvrir aux principes et règles du libre-échange. Les pays restent toutefois optimistes. «Le travail collectif entrepris par nos experts techniques depuis 2019 laisse penser que durant ces 5 jours de négociations un consensus sera trouvé afin de progresser vers une conclusion de négociations approfondies des APE qui visent à accroitre des échanges commerciaux entre l’UE et les 5 pays de l’Afoa », a souligné, l’ambassadeur Mohamed Chatur El Badaoui avant de déclarer ouverts les travaux.

Des échanges en progression avec l’UE

Parlant de l’importance « d’approfondir et de couvrir les autres aspects du commerce », l’ambassadrice Ewa Synowek parle de « la libéralisation des investissements » mais aussi «la diversification des exportations des pays membres » avec l’idée de « soutenir le secteur privé », assurer « l’attractivité des investissements », gage, selon elle, de « créer de la richesse et des emplois ». La fonctionnaire de l’UE a toutefois demandé «une plus grande transparence des cadres règlementaires et une amélioration du climat des affaires».


Les échanges commerciaux entre les Comores et l’Union européenne connaissent «un rythme soutenu » depuis 2018, selon un communiqué de presse de la délégation européenne dans la zone Océan indien. «En 2022, les importations totales ses sont élevées à 396 millions d’euros, en hausse de +5,7 % par rapport à 2021 », selon le communiqué de presse qui précise « qu’en 2022 les exportations totales des Comores se sont élevées à 37 millions d’euros, en augmentation de 19,4 % par rapport à 2021 ». Avec les pays de l’Afoa, les échanges restent relativement importants avec des degrés qui varient d’un pays à un autre. Les deux parties souhaitent ainsi lever les obstacles à l’import-Export0

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