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Plan d’accompagnement du secteur privé I Toutes les parties convenues à des conclusions favorables

Plan d’accompagnement du secteur privé I Toutes les parties convenues à des conclusions favorables

Économie | -   Nassila Ben Ali

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Toutes les étoiles alignées. C’est du moins l’impression qu’a eu le ministre de l’Economie en annonçant samedi les accords trouvés entre le gouvernement, les opérateurs économiques et les banques dans le cadre de la lutte contre la pénurie des produits de première nécessité constatés ces derniers temps. Annoncé depuis le début du mois, le plan d’accompagnement du secteur privé semble être approuvé par toutes les parties concernées.

 

Le ministre de l’Economie et ses collègues des Finances et des transports ont convié la presse pour annoncer les conclusions arrêtées et les propositions faites pour résoudre l’épineuse question de la pénurie des produits de première nécessité. En présence du conseiller privé du président Nour-El Fath Azali, du président de l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture (Uccia) et de la représentante des banques, Mzé Abdou Mohamed Chanfiou est revenu sur la décision du Conseil des ministres du 8 septembre 2021, lequel a annoncé un plan d’accompagnement en faveur du secteur privé pour mettre un terme à la pénurie des produits de première nécessité.

Une convention avec les banques

«L’on a évoqué parmi les causes qui ont engendré cette crise la capacité de commandes, les problèmes liés au transport maritime et d’autres liés à la douane. Nous les avons évaluées et nous avons ainsi proposé des solutions parmi lesquelles le plan d’accompagnement du secteur privé avec 5 milliards pour garantir les crédits. Nous avons négocié avec les banques un taux d’intérêt de 6% pendant une période huit mois», a-t-il fait savoir, annonçant également la signature ce lundi d’une convention avec les banques pour entériner les négociations.


Mzé Abdou Mohamed Chanfiou a également mentionné les discussions qui ont eu lieu avec les commerçants exerçant dans les domaines liés aux produits de première nécessité ciblés. «Nous avons prévu de leur faciliter les charges et limiter l’impact lié à ces dernières», a-t-il indiqué, énumérant les produits concernés à savoir la farine dont la commande a diminué de 33% par rapport à l’année dernière, les huiles de cuisine, les produits carnés, le sucre, le lait en poudre et liquide, ainsi que les produits pharmaceutiques et les produits liés à la fabrication des bouteilles d’eau. «Une commission est déjà mise en place pour veiller au respect des mesures prises. Nous espérons aboutir aux résultats escomptés», a-t-il fait savoir, espérant sortir de la crise d’ici 2022 et évoquant des sanctions prévues pour récalcitrants.


Interrogé sur les mesures prises et leur impact qui peinent à se faire sentir pour la population, notamment concernant les prix, le ministre de l’Economie a, d’abord, répondu qu’il s’agit d’un problème lié à l’»économie de marché libérée». Pour lui, il va falloir réfléchir sur la mise en place d’une économie de production qui dépendra bien sûr de la production locale, laquelle contribuera à baisser les prix. L’ancien gouverneur de la banque centrale a surtout voulu rassurer en montrant qu’il s’agit d’une crise « temporaire » et que les mesures déjà prises visant à diminuer les charges et les taxes vont quand-même aider à la contrecarrer.

 

«On a mis en place un contrôleur pour suivre l’application des mesures et des sanctions sont prévues pour ceux qui auront annihilé les efforts consentis», a-t-il prévenu, rassurant pour ce qui est du riz, que des commandes sont déjà lancées et seront bientôt arrivées sur place. Au sujet du taux de 6%, le ministre de l’Economie a certifié que celui-ci sera appliqué car la garantie est prise par l’Etat, donc les risques sont limités.

 

Représentant les banques à la conférence, Laïla Saïd Hassane, directrice exécutive de la Meck-Moroni, a confirmé le principe, précisant la période de huit mois évoquée. «J’espère que cette garantie sera utilisée dans d’autres projets pour aider la population», a-t-elle lancé, remerciant le gouvernement pour cette initiative. Idem pour le patron de l’Uccia qui remercie le nouveau gouvernement dans son élan de vouloir travailler avec le secteur privé dès sa nomination.

Se vacciner parmi les priorités

Concernant la question relative aux problèmes liés aux transports maritimes, le ministre Ahmed Bazi a dévoilé la stratégie mise en place, à savoir l’achat d’un bateau par la société Socoma pour ramener, de Longoni à Moroni, les conteneurs qui seront débarqués à Mayotte.»Apartir d’ octobre prochain, une nouvelle ligne sera mise en place pour ramener les conteneurs depuis Dubaï jusqu’à Moroni. Le trajet durera 14 jours», s’est-il félicité, parlant également des discussions déjà démarrées avec les autorités tanzaniennes pour voir comment ramener des conteneurs depuis Mtwara. «Avec tous ces projets, je pense que le problème de blocus constaté ces derniers temps sera résolu», s’est-il réjoui.


Pour sa part, le ministre des Finances, Souef Kamalidini, a tenu à remercier les opérateurs économiques et les banques pour avoir compris rapidement la démarche du gouvernement.Il insistera ainsi sur la stratégie sanitaire mise en place par le gouvernement, laquelle est liée à la vaccination anti-Covid. «Nous espérons une croissance rapide et cela dépendra de trois conditions. Il faut être en bonne santé, fort et manger bien», a-t-il rappelé, appelant la population à se faire vacciner pour permettre au gouvernement d’autoriser les activités relatives aux rassemblements, notamment les cérémonies du grand-mariage.

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