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Projet de budget 2020 I Une croissance économique de 3,8% et une pression fiscale de 11%

Projet de budget 2020 I Une croissance économique de 3,8% et une pression fiscale de 11%

Économie | -   Ali Abdou

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Le ministre des Finances, du budget et du secteur bancaire a exposé les motifs du bien-fondé du projet de loi de finances 2020. Il a dévoilé devant les membres de la commission de finances de l’Assemblée nationale les objectifs projetés au cours de ce projet du budget de maîtrise de l’inflation en dessous de la barre des 3%, un solde primaire de l’exercice 2020, dont une croissance économique projetée à 3,8%, un solde primaire de 0,10% du Pib et une pression fiscale projetée à 11% pour 2020.

 

Comme de coutume à chaque session budgétaire, le ministre des Finances, du budget et du secteur bancaire, Saïd Ali Saïd Chayhane s’est présenté hier, mercredi 13 novembre, devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, pour l’exposé de motifs et la séance de questions-réponses aux membres de la commission.
Pendant deux heures de temps, l’argentier de l’État a fait part aux membres de la commission de finances du parlement des objectifs de gouvernement en matière de recettes et de dépenses pour l’année budgétaire 2020. Le ministre des Finances a commencé par exposer les prévisions budgétaires en matière de recettes, composées en deux parties, à savoir les recettes fiscales estimées à 46,2 milliards et les recettes non fiscales évaluées à 8,121 milliards. Ce qui donne des recettes intérieures de l’ordre de plus 54,3 milliards de francs. Il a annoncé que dans le cadre des recettes, il y a également le chapitre dédié aux ressources extérieures composées des appuis budgétaires projetés à hauteur de 8 milliards de francs.

Des prévisions en diminution

«Les prévisions budgétaires en matière de dépenses sont établies à plus de 64,2 milliards hors dette extérieure, pour laquelle un montant de plus de 3,8 milliards est réservé à son remboursement», a soutenu le ministre en matière de dépenses. En matière de recettes, Saïd Ali Saïd Chayhane a cependant insisté que les prévisions sont en diminution de plus de 10,2 milliards de fc par rapport aux prévisions de l’année précédente. «En même temps, les prévisions de dépenses sont également en recul par rapport à l’année 2019 tenant compte des prévisions de recettes en baisse», a-t-il fait savoir.


L’argentier de l’Etat a démontré devant les membres de la commission de Finances que le projet de loi de finances 2020 s’inscrit dans un premier temps, dans le cadre de la mise en application de certaines dispositions issues du référendum constitutionnel. Et cela dans un contexte économique prometteur «qui se caractérise par la relance du secteur productif à travers la continuation des grands chantiers liés aux projets d’infrastructures voulus par le gouvernement et des initiatives réunies autour d’une vision commune de développement visant une croissance accélérée et inclusive à moyen terme».


Sur le contexte macroéconomique, l’argentier de l’État a expliqué que les perspectives économiques actuelles du pays ont stagné mais peuvent cependant évoluer malgré un environnement national peu favorable «caractérisé par l’augmentation des prix du pétrole sur le marché international ainsi que les effets dévastateurs du cyclone Kenneth du mois d’avril 2019». Pour lui, la stabilisation du secteur énergétique et la continuation des chantiers de construction des infrastructures économiques structurantes peuvent sans aucun doute favoriser la relance des activités économiques sur l’ensemble du pays.

Dépenses non maîtrisées
des salaires des exécutifs

Le ministre a fait un bref rappel sur la situation de l’exécution du budget au cours du premier semestre de l’année 2019. Selon lui, au 30 juin 2019, le niveau de réalisation des recettes est estimé à 35,80% par rapport aux prévisions annuelles de 64,5 milliards. Au niveau de l’exécution des dépenses au cours du premier semestre 2019 est estimé à 36,71% par rapport aux prévisions annuelles de plus de 65 milliards. Et ces dépenses sont reparties : 45,54% liés au fonctionnement et 34,13% aux dépenses d’investissements. «le solde primaire du premier trimestre 2019 est ainsi déficitaire de plus de 300 millions, ce qui représente moins de 0,93% des prévisions budgétaires de la période équivalent à moins de 0,06% du produit intérieur bruite (Pib)», a dévoilé Saïd Ali Saïd Chayhane, pour qui, cette situation est le résultat des difficultés observés au niveau des sociétés d’États ainsi que l’augmentation non maîtrisée des dépenses liées aux salaires au niveau des administrations insulaires.
Le ministre des Finances a déclaré avoir tiré les leçons et veut prendre en compte l’intense activité prévue en 2020, citant les élections législatives et communales. Le préparatif du budget de l’exercice 2020 tient compte de la nécessité structurelle visant à maîtriser davantage la masse salariale par la centralisation du fichier de la Fonction publique et le renforcement du système de Gestion intégrée des structures et des effectifs (Gise) d’une part.
D’autre part, il s’agira aussi de capitaliser les acquis de réformes mises en œuvre depuis 2017 en renforçant les capacités opérationnelles des administrations dévolues à la collecte des recettes.
«En définitive, le présent projet de loi de finances pour l’année 2020 s’inscrit dans la continuité de celles de ces trois dernières années devant permettre de poser les jalons de l’émergence à l’horizon 2030 dans l’optique d’un objectif de croissance réaliste et progressif de plus de 3,8% par année, de renforcement de la bonne gouvernance et du civisme fiscal, en consolidant les acquis issus du nouveau classement du pays dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires», déclare Said Ali Said Chayhane.

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