logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Projet de loi de finances 2026 I Le ministère des Finances appelle à la rigueur et à la priorisation des dépenses

Projet de loi de finances 2026 I Le ministère des Finances appelle à la rigueur et à la priorisation des dépenses

Économie | -   Chamsoudine Said Mhadji

image article une
Le ministère des Finances et du Budget a présenté, lors d’un atelier organisé à l’hôtel Retaj, le cadrage budgétaire et l’état d’avancement des recettes et dépenses pour l’exercice 2026. Les autorités ont insisté sur la nécessité d’une gestion rigoureuse et réaliste des ressources publiques face à un déficit prévisionnel de 14 milliards de francs comoriens.

 

La grande salle de l’hôtel Retaj a servi, mercredi dernier, de cadre à un atelier de travail consacré à la projection de la loi des finances 2026. Organisé par le ministère des Finances et du Budget, l’événement a réuni les représentants des institutions et des ministères de l’État, venus échanger sur les prévisions économiques et budgétaires de l’année à venir.
La séance a été ouverte par le secrétaire général du ministère, Dhoihirdine Ahamada Bacar, en présence de la directrice générale du budget, Hadidja Mohamed Daroueche. Dans son allocution, le secrétaire général a rappelé que cet atelier vise à «présenter le cadrage et l’état d’avancement des recettes et des dépenses actualisées, approuver les planchers et plafonds budgétaires pour chaque administration, et valider le projet du budget 2026».

Selon lui, la future loi des finances s’inscrit dans la continuité de la vision d’émergence à l’horizon 2030. Il a exhorté les différents ministères à s’impliquer pleinement dans la gestion de leurs ressources humaines et financières, en conformité avec le nouveau décret portant organisation générale des structures administratives. Ce texte prévoit notamment la création de nouvelles directions, dont celles des ressources humaines, de la programmation et de la communication, des affaires juridiques et de la coopération, ainsi que celle du recouvrement de la dette toxique de l’ancienne Société nationale des postes et services financiers (Snpsf).

Un déficit de 14 milliards

De son côté, la directrice générale du budget, Hadidja Mohamed Daroueche, a présenté un aperçu du cadrage macroéconomique et budgétaire pour 2026. Elle a alerté les participants sur la situation financière du pays : «Selon les données que nous avons collectées, nous constatons une différence de 14 milliards de francs non financés. Nous sommes donc dans l’obligation de réduire les dépenses.» Face à cette contrainte, elle a insisté sur la nécessité pour chaque ministère de prioriser ses dépenses afin de bâtir un budget réaliste et crédible. «Il faut programmer tout ce que vous allez réaliser, élaborer un plan d’engagement et un plan de trésorerie. Nous devons identifier nos priorités et trouver ensemble des solutions pour maîtriser les dépenses », a-t-elle expliqué. Dans sa présentation, Mme Daroueche a détaillé les principales prévisions de dépenses pour 2026. Les traitements et salaires sont estimés à 37,81 milliards de francs comoriens, contre 36,47 milliards en 2025.


Les biens et services atteindraient 16,96 milliards, tandis que les transferts et subventions devraient s’élever à 19,39 milliards. Les investissements financés sur ressources nationales, quant à eux, sont projetés à 13,32 milliards de francs comoriens. Ces chiffres traduisent une légère progression des dépenses courantes, mais le ministère des Finances mise sur un meilleur contrôle des engagements pour éviter les déséquilibres budgétaires.


En clôturant les échanges, les responsables du ministère ont fait savoir que « la préparation du projet de loi des finances 2026 constitue une étape essentielle pour aligner les priorités nationales sur les objectifs de développement ». Ils ont appelé les différentes administrations à «renforcer la coordination, la transparence et la discipline budgétaire afin de consolider les bases d’une croissance durable».

Commentaires