L’institut de recherches et d’exploitation du sous-sol des Comores (Irex) a tenu une conférence de presse hier, mercredi 3 juillet, au foyer Casm de Moroni-Mtsangani, axée sur le dossier du pétrole et du gaz dans les eaux comoriennes. Une opportunité pour les conférenciers de faire un point sur « les dernières informations liées aux activités de prospection, les perspectives et opportunités jusqu’à nos jours ».
Dans son intervention, Saïd Mohamed Abdou Soimadou Idarousse, président de l’Irex, a mis l’accent sur l’arrivée de la société pétrolière anglaise « Tullowoil » qui détient, selon lui, « dix licences pétrolières dans le continent africain ». Il a informé que « la licence des trois blocs pétroliers, jadis attribués à la société Bahari Ressources / Discover Exploration Comoros, a été cédée à la société Tullowoil ».
Il s’agit, selon lui, des blocs n°35, 36 et 37 qui totalisent une superficie de 18 000 Km2 et qui se situent géographiquement entre Ipvwani-Ndrude et la frontière du Mozambique.
« Cette société anglaise a déclaré que, suite aux études échographiques réalisées par GxTechnology, les gisements de pétrole de ces trois blocs sont estimés à huit milliards de barils. Et, selon la valeur marchande, à raison de 60 dollars le baril, la valeur commerciale est de 460 milliards de dollars », a fait savoir Saïd Mohamed Abdou Soimadou Idarousse.
Zidine Abdou Salam a ensuite repris une déclaration de Tullowoil affirmant qu’un programme d’acquisition de données en 3D est prévu pour cette année et l’année prochaine. Et le forage d’évaluation des ressources sera déterminé au premier trimestre de l’an 2021. « Le temps est très court pour mieux se préparer pour affronter cette industrie stratégique aux enjeux mondiaux pour une période de deux ans, car toutes les compagnies pétrolières vont solliciter des licences de forage d’évaluation et d’exploitation dès la confirmation des ressources de quantité mondiale », a-t-il tiré la remarque.
A l’entendre, cette société Tullowoil a fait ses preuves lors de l’acquisition de données en 3D au Sénégal en une période de quarante-quatre semaines. Il s’est toutefois réjoui du fait que le Chef de l’Etat, Azali Assoumani ait, cette fois-ci, pris le dossier du pétrole avec « une grande considération ».
Invité à la conférence, Idi Nadhoim, ancien vice-président en charge de l’Energie et qui a joué un grand rôle pour le démarrage des premières recherches en mai 2011, a par ailleurs, saisi l’occasion pour pointer du doigt l’absence d’une communication au niveau du bureau géologique sur ce dossier.
« Il n’est pas question que ce dossier évolue dans la confidentialité et l’opacité totale, tout doit être rendu public pour que le peuple comorien soit mis au courant de ce qui se fait car c’est le peuple qui demeure le principal bénéficiaire. Un responsable m’a confié que le président de la République ne prend pas ce dossier à la légère, ce qui est une très bonne chose. Heureusement qu’avec cette société anglaise ce dossier pourrait aller vite », a-t-il espéré. L’assistance a, à plusieurs reprises, condamné ce manque de communication du Bureau géologique des Comores (Bgc) où on note «une incompétence manifeste dans la maîtrise du dossier» du pétrole.
Nazir Nazi