Aux côtés de la vice-gouverneure, le patron de la Banque centrale des Comores (Bcc), Younoussa Imani, a convié la presse hier, mercredi 28 septembre, pour présenter le rapport annuel de l’année 2021. «Il s’agit d’un document de référence pour les décideurs politiques, les acteurs du secteur privé, mais aussi pour la société civile. Il offre un éclairage sur l’évolution des principaux indicateurs macroéconomiques. On y trouve l’essentiel des informations économiques et statistiques disponibles sur notre pays», a introduit Younoussa Imani.
Une prévision initiale de 3,5%
A l’occasion, plusieurs aspects ont été abordés notamment la croissance économique. Pour l’an 2021, l’économie mondiale a connu une croissance de 5,9%, tandis que le pays a enregistré une croissance de 2,2%. «Après le repli enregistré en 2019 et 2020, la croissance économique a connu une légère reprise bien en deçà de la tendance d’avant crise. En effet, en 2021, l’activité économique s’est redynamisée affichant un taux de croissance de 2,2%. Cela est dû à la maitrise de la situation sanitaire grâce à la vaccination qui a permis l’ouverture progressive des frontières», a-t-il expliqué.
Pour ce qui est de l’an 2022, la Banque centrale des Comores prévoit une croissance de 1,8% contre une prévision initiale de 3,5%. «Cette révision des perspectives de croissance à la baisse reflète à la fois les conséquences économiques de la pandémie et de la guerre en Ukraine. En effet, les sanctions qui en découlent impactent les prix du pétrole, les denrées alimentaires, les engrais ainsi que le tourisme», a-t-il souligné avant d’avertir que «l’environnement économique reste toujours difficile et incertain pour l’année 2022, selon les prévisions des principaux indicateurs de conjoncture économiques».
L’année 2021 est aussi marquée par l’inflation, laquelle s’est accélérée, selon le gouverneur de la Bcc, à partir de la deuxième moitié de l’année. «Au cours de cette période, les hausses des prix les plus prononcées ont été enregistrées pour les produits alimentaires. Cette tendance haussière des prix à la consommation est induite par les pénuries des produits de première nécessité, elles-mêmes causées par la perturbation des chaines d’approvisionnement au niveau mondial au second semestre 2021 conjuguée à la hausse de la demande intérieure après l’ouverture des frontières», a étayé le patron de la Bcc.S’agissant de la gestion des finances publiques, la Bcc indique qu’elle reste prudente. On note ainsi une hausse des recettes intérieures qui passent de 49,5 milliards à 55 milliards, soit 11%. Cependant, au sujet des dépenses courantes, il y a eu un accroissement de 12,9%, car elles sont passées de 58 milliards en décembre 2020 à 66,1 milliards en 2021.
Une hausse des envois de la diaspora
Younoussa Imani a également évoqué les envois de fonds de la diaspora. Ils ont, à l’en croire, augmenté pour la deuxième année consécutive, en passant de 106 milliards en 2020 à 125 milliards en 2021. «Les entrées des devises enregistrées dans le système bancaire et financier sont évaluées à 125 milliards contre 106,3 milliards de francs, soit une hausse de 17%», a-t-il mentionné, soulignant que ces envois sont l’un des éléments fondamentaux de croissance et de l’émergence de nombreux pays en développement. En tout cas, en 2021, l’environnement économique et financier a connu, selon le gouverneur de la Bcc, une stabilité relative et une amélioration notable des créances en souffrances.
Younoussa Imani a indiqué que son institution a réalisé un résultat historique, «jamais observé au niveau de la banque» et exceptionnel, à savoir 2,2 milliards de francs en 2022. «Avec l’aide du gouvernement, la Bcc a recentré son action sur la surveillance des portefeuilles des créances en souffrance ainsi que la réduction des tensions de liquidité chez certains établissements bancaires. La Bcc a également continué à chercher des réponses adéquates aux problèmes de gouvernance, de recapitalisation et de redressement de certains établissements de la place», a-t-on expliqué. Le bilan de la banque centrale affiche un total de «196,9 milliards au 31 décembre 2021 contre 160,3 milliards en 2020».