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Rapport annuel de la Banque centrale I Les Comores enregistrent une croissance de 0,2% en 2020

Rapport annuel de la Banque centrale I Les Comores enregistrent une croissance de 0,2% en 2020

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Les Comores ont été bien notées par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent (Giaba) qui s’occupe également du financement du terrorisme au niveau de l’Afrique. A en croire le patron de la Banque centrale des Comores (Bcc), les Comores ont été retirées de la liste des pays à surveillance rapprochée et sont désormais classées sur la liste des pays à surveillance normale. «C’est un résultat très important car cela permettrait aux investisseurs étrangers de s’intéresser davantage à notre pays», s’est réjoui Younoussa Imani, faisant également savoir que le pays a progressé de quatre points au niveau de l’indicateur de performances, concernant les affaires.

Le gouverneur de la Banque centrale des Comores (Bcc) a présenté hier, mercredi 28 juillet, le rapport annuel de l’année précédente au chef de l’Etat pour validation. Après la rencontre avec le président Azali Assoumani à Beit-salam, Younoussa Imani a présenté brièvement le rapport devant la presse. Il s’agit, pour le gouverneur de la banque centrale des Comores (Bcc), d’une année très «difficile».


«L’année 2020 a été une année difficile sur les plans sanitaire et économique. Les pays ont dû suspendre leurs activités économiques pour faire face à l’urgence sanitaire en adoptant des mesures radicales allant de la distanciation sociale en passant par le couvre-feu, à la fermeture des frontières jusqu’au confinement total de la population. Une situation inédite qui a conduit sans doute à la pire récession mondiale, jamais connue depuis la grande dépression de 1929», a-t-il constaté, Le gouverneur a montré tout de même que les Comores ont pu s’en sortir avec certes moins de croissance, mais une croissance positive de 0,2%.


«C’est un pas important, et des résultats encourageants si on compare cette croissance par rapport à d’autres pays de l’Afrique, de la région, des pays voisins, ou des certains pays riches qui ont tous connu une récession, donc une croissance négative. Une croissance positive, de notre part, est un bon résultat par rapport à la situation que nous avons connu par rapport à la Covid-19», a-t-il relativisé. Younoussa Imani a expliqué que cette situation est due, selon lui, à «une maîtrise de la situation sanitaire, une maitrise relative, mieux que les autres».


Pour l’inflation, le gouverneur a mentionné une inflation de 0,9% pour 2020. Ce chiffre est mieux que les 3,7% de l’an 2019 suite au cyclone Kenneth qui avait ravagé une partie de l’agriculture. «Notre économie a bien tenu par rapport à la Covid, tout simplement parce que nous avons une partie de l’économie qui est dépendante de l’intérieur, l’agriculture, la pêche et tout ce qui est activité intérieure. Par contre, les activités liées à l’extérieur, comme le tourisme, la restauration, transports extérieur, entre autres, ont été touchées. Ainsi, nous devrons diversifier notre économie pour que de telles catastrophes n’impactent pas lourdement notre économie», a-t-il souligné.

L’apport de la diaspora passe de 80 à 106 milliards

S’agissant des devises, les Comores ont pu améliorer leur position extérieure de 30%, parce que l’on a eu une rentrée de devises beaucoup plus importante que l’année 2019. Cela peut paraître paradoxal, mais au niveau des envois de fonds de la diaspora comme de la mobilisation des ressources par l’Etat au niveau extérieur, ça a beaucoup augmenté en 2020, à en croire le patron de la Bcc. «La diaspora comorienne a augmenté son apport pendant la période de la Covid, passant de 80 milliards en 2019 à 106 milliards en 2020, soit une augmentation de près de 30%», a-t-il indiqué.


Concernant le commerce extérieur, la fermeture des frontières a bien évidemment a, selon Younoussa Imani, impacté négativement le secteur. Selon lui, les exportations ont diminué de -46% et les importations ont diminué relativement de -2,5%. Pour ce qui est des finances publiques, le secteur a pu, malgré les mesures mises en place pour soutenir le secteur privé, les recettes n’ont pas connu vraiment une augmentation significative. «On a enregistré 49,5 milliards en 2020, contre 50 milliards en 2019, soit 500 millions de moins. C’est une relative baisse par rapport à la situation», a-t-il expliqué. Concernant les dépenses intérieures, ça a augmenté de très peu de 400 millions, passant de 58,1 à 58,5 milliards.


Le gouverneur de la Bcc a tenu à souligner que les efforts consentis par les banques par rapport à la Covid en accordant un rapport des échéances des paiements des entreprises, lesquelles ont coûté un manque à gagner de 2 milliards aux banques, sachant que celles-ci ont dû rééchelonner ces échéances. Cela a pu, selon lui, aider le secteur privé. «La Banque centrale a aussi a assoupli sa politique monétaire, en abaissant son taux de réserve obligatoire de 15 à 10%. Ce qui a mobilisé de trésorerie au niveau des banques commerciales», a-t-il fait savoir.

Les Comores épargnée de la surveillance rapprochée

Le patron de la Bcc a fait savoir que le Giaba, organisme qui s’occupe au niveau de l’Afrique, de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, a déclassé les Comores de la liste des pays à surveillance rapprochée à la liste des pays à surveillance normale. «C’est un résultat très important car cela permet aux investisseurs étrangers de s’intéresser à notre pays», s’est-il réjoui, mentionnant «des progrès» en matière des affaires. «Nous avons progressé de quatre points au niveau de l’indicateur de performances. Quatre points au niveau mondial, trois points au niveau de l’Afrique entre 2019 et 2020», a-t-il annoncé.

 

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