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Rapport Doing Business 2017 : L’Anpi conteste l’évaluation de la Banque mondiale

Rapport Doing Business 2017 : L’Anpi conteste l’évaluation de la Banque mondiale

Économie | -   Dayar Salim Darkaoui

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La Banque mondiale publiait, en octobre dernier, son rapport annuel sur l’attractivité des pays en matière d’investissements : le Doing Business. Les Comores, classées 153e sur 190 pays en 2016, ont été rétrogradées cette année à la 158e place. Une chute de 5 places au classement général. Cette rétrogradation intervient malgré une majoration de la “note globale” du pays, passée de 48,5 à 48,52, soit une augmentation de 0,47 points. Il se trouve cependant que certains pays ont plus progressé que le nôtre, d’où la perte de places au classement général, selon nos interlocuteurs.

 

Mardi 28 novembre dernier, le directeur de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anpi), Abdou Katibou, et le coordinateur permanent du Secrétariat exécutif des réformes du climat des affaires, Meznoudi Nizar, sont revenus sur le rapport Doing Business 2017. Ils contestent la plupart des scores attribués par le Groupe de la Banque mondiale sur certains indicateurs, où des réformes importantes ont pourtant été faites.

Le Doing Business tient compte de dix indicateurs favorisant le climat des affaires : la création d’entreprise, l’octroi de permis de construire, le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété, l’obtention des prêts, la protection des investisseurs minoritaires, le paiement des taxes et impôts, le commerce transfrontalier, l’évaluation des contrats et enfin le règlement de l’insolvabilité.

Abdou Katibou et Meznoudi Nizar se sont attardés sur certains de ces indicateurs, qu’ils estiment ne pas avoir été évalués à leur juste mesure. Parmi ces indicateurs, le raccordement à l’électricité.

 

On a eu des points positifs dans ce domaine, mais le Groupe de la Banque mondiale n’a pas tenu compte des réalités actuelles. Cela devait être un de nos indicateurs les mieux notés. La Banque mondiale ne se concentre pas sur l’électricité en soi, mais sur le délai d’attente en vue de la fourniture. Avant, il n’y avait pas d’électricité. Le délai d’attente était donc long. Actuellement, ce n’est plus le cas, explique Abdou Katibou.

 

Le score attribué (57.58) ne correspond pas, selon lui, aux progrès réalisés dans le domaine.


Sous coté ?

Il y a des indicateurs dont la note a stagné, comme l’indicateur relatif à l’obtention des prêts. La note est restée bloquée à 40, malgré les réformes entreprises par le gouvernement. Le coordinateur de l’Anpi met en avant la mise en place de l’Anacep (Agence nationale de conception et d’exécution des projets) et de la société nationale d’investissement. “Cette dernière certes n’est pas effective, mais le décret est déjà établi. Il ne reste plus que la mise en application. La Banque mondiale aurait dû en tenir compte dans sa notation”, ajoute pour sa part Abdou Katibou.

S’agissant du premier indicateur, celui relatif à la création d’entreprises (72.01), Meznoudi Nizar affirme qu’”une réforme sur le guichet unique, qui aurait permis de gagner des points, a été lancée mais s’est heurtée à la résistance de l’administration, celle de la Greffe notamment.” Ils comptent cependant relancer cette réforme. D’autres ont été réalisées dans le domaine, dont la réduction des frais d’entreprises (68.500 francs actuellement, contre 400.000 francs auparavant) et du délai d’attente, passé de 24 jours à 72 heures. Réformes qui laissaient présager une meilleure notation.

Dans le domaine du transfert de propriété (57.66), le score a augmenté. Dans celui du transfert frontalier aussi, mais le score attribué (66.87) n’est pas celui attendu. “Il y’a eu des améliorations dans le commerce transfrontalier. Là on est en train de migrer du Sydonia++ vers le Sydonia World. C’est un indicateur bien travaillé et pourtant le score ne suit pas”, déplore Abdou Katibou. “Le problème est qu’il n’y a pas eu d’échanges. Les données n’ont pas été actualisées”, regrette-t-il ; espérant qu’à l’avenir l’Anpi et la Banque mondiale pourront travailler “en synergie”, pour une évaluation en phase avec la réalité.


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