Premier partenaire à dépêcher une équipe sur place après le passage du tristement célèbre cyclone Kenneth, qui a frappé les îles Comores en avril dernier, la Banque mondiale vient de mettre la main à la poche pour accompagner le plan de redressement du pays. C’est hier à travers une succincte cérémonie qui a eu lieu en fin d’après-midi au siège du ministère des Finances, que le représentant-résident de la Banque mondiale et l’argentier de l’Etat, en présence de la ministre de la Santé, ont signé deux conventions. Celles-ci portent sur un financement de deux projets. Dans son intervention, Rasit Pertev a annoncé le déblocage d’un montant de 45 millions de dollars qui sera alloué à la reconstruction des dégâts causés par Kenneth. Toujours sur ce même volet, le gouvernement comorien affectera une partie de cet argent dans la résilience.
«Le récent cyclone a touché beaucoup de monde. Et les dommages sont considérables. Heureusement, qu’en concertation, les équipes de la Banque mondiale et celles du pays ont travaillé d’arrache-pied pour évaluer la situation. Grâce à ce travail, les partenaires ont pu avoir une idée sur l’ampleur des dégâts», a déclaré le représentant résident de la Banque mondiale.
Pour faire face aux ravages, il faut se préparer, a-t-il préconisé avant d’ajouter qu’»avec les changements climatiques, un seul évènement peut devenir une catastrophe». Ce projet sera piloté par le ministère de l’Aménagement du territoire, représenté à cette signature par son secrétaire général. Il s’étendra sur une période de 5 ans.
Les 18 millions de dollars restants seront destinés à un projet de protection sociale. Un projet qui va accroître l’accès des communautés sinistrées et pauvres aux filets sociaux, a souligné la ministre de la Santé, Loub Yacout Zaidou. Il s’agit en effet d’un financement additionnel que la Banque mondiale accorde à Moroni, comme l’a rappelé le directeur de cabinet du ministère des Finances, Ben Ahmed El-Aziz, au tout début de la cérémonie.
18 millions pour aider les pauvres
«Cela va nous permettre d’élargir les cibles bénéficiaires. Au lieu de 4.127 ménages, ils seront 10.000 avec 15 infrastructures de base sur trois ans. On va également consolider, grâce à cet argent, le système de protection sociale en aidant encore plus les pauvres les plus vulnérables», a détaillé la ministre.
Pour sa part, le ministre des Finances, a remercié, au nom du gouvernement comorien, la Banque mondiale qui n’a jamais cessé d’accompagner le pays, selon ses termes. Il saluera des «relations excellentes» qui se sont traduites par une augmentation de l’enveloppe allouée aux Comores qui, depuis l’arrivée au pouvoir du président Azali Assoumani, est passée de 20 à 80 millions de dollars actuellement. Si Saïd Ali Saïd Chayhane reconnait la fragilité de l’archipel faces aux aléas climatiques, il fait montre d’une sensibilité particulière à la résilience. «Après la réparation des dégâts, nous avons l’obligation, en tant que pays insulaires, d’affecter une partie des 45 millions dans la préparation afin de limiter les dommages en cas de catastrophes. Le second projet va aussi nous permettre d’assister certaines familles très pauvres pour qu’elles puissent surmonter les obstacles quotidien», a fait savoir le ministre.
Les secteurs prioritaires seront définis dans le projet.
