Un atelier de formation sur le renforcement de l’économie des soins s’est tenu les 6 et 7 octobre à l’hôtel Retaj, à Moroni. Organisé dans le cadre du projet «Renforcement de la résilience et de l’inclusion socio-économique (Risec) », appuyé par l’Organisation internationale du travail (Oit), l’événement a réuni les représentants du ministère de l’Emploi, les formateurs de l’Oit, les membres de la Confédération des travailleurs et travailleuses des Comores (Cttc) et le Comité national tripartite du dialogue social (Cntds).
L’objectif principal de cette formation a été de renforcer les capacités du Cntds et de promouvoir la reconnaissance des métiers liés à l’économie des soins, encore trop souvent exercés dans l’informalité. Selon les organisateurs, il s’agit de valoriser les activités traditionnellement assurées par les femmes (garde d’enfants, prise en charge des personnes âgées ou handicapées) et de leur donner un statut professionnel.
«Prendre soin des autres, c’est aussi prendre soin de l’avenir du pays dans des emplois durables », a fait savoir le représentant du ministère de l’Emploi, Mouktar Zouboutu. Pour le formateur et consultant du projet, Soidik Abdallah Ayouba, ces métiers, souvent qualifiés de “travaux invisibles”, méritent reconnaissance et soutien : «Ce sont des tâches essentielles, assurées en majorité par des femmes que l’on appelle walezis, celles qui prennent soin avec dévouement.» Durant ces deux jours de travaux, les participants ont revisité plusieurs conventions internationales de l’Oit, notamment celles relatives au personnel infirmier, à la protection de la maternité et aux travailleurs domestiques.
Ils ont également échangé sur les moyens de renforcer l’inclusion économique des femmes et des personnes vivant avec un handicap.À la clôture de l’atelier, trois axes stratégiques ont été proposés : la création de crèches au niveau local, le renforcement et la rémunération des enseignants des écoles coraniques, ainsi que la valorisation des aides à domicile pour les personnes handicapées. Ces initiatives, selon le coordinateur du projet Mohamed Abdoulhamid, «visent à poser les bases d’une véritable politique publique de l’économie des soins aux Comores».
Satisfaits de la formation, les participants ont exprimé leur volonté de poursuivre le travail engagé. «Cette formation nous a permis d’apprendre de nouveaux concepts comme celui de l’économie du soin, un domaine que nous vivons au quotidien mais qui mérite une reconnaissance nationale», a confié une participante. Le projet RISec, lancé en avril dernier, entend désormais étendre ces actions à Ndzuani et Mwali afin d’ancrer durablement cette approche inclusive dans tout l’archipel.
Toimayat H. Ali
