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Réduction de la pauvreté I La reclassification «est une grande première aux Comores» d’après la Banque mondiale

Réduction de la pauvreté I La reclassification «est une grande première aux Comores» d’après la Banque mondiale

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«Nous sommes très contents de travailler aux côtés des autorités et communautés comoriennes pour mettre fin à la pauvreté extrême et promouvoir la prospérité partagée», a déclaré hier le représentant résident de l’institution à Moroni, Rasit Pertev.

 

La reclassification de l’Union des Comores dans la catégorie inferieure des pays à revenus intermédiaires marque une avancée historique dans l’effort de réduction de la pauvreté dans les îles, a estimé hier la Banque mondiale par la voix de son représentant résident à Moroni, Rasit Pertev.
A l’entendre, le pays devrait poursuivre ses efforts d’amélioration de la situation des ménages encore très pauvres et s’attaquer aux obstacles qui freinent la forte croissance dans le pays. Pour Rasit Pertev, l’urgence serait de « combler le déficit de l’investissement, accroitre l’investissement dans le capital humain et réduire les facteurs de risque et de fragilité, et la forte croissance démographique».
Les Comores faisaient partie, jusqu’ici, des pays à faibles revenus communément appelés les pays les moins avancés (Pma) dont le nombre était estimé à 46 il y a un an. Aujourd’hui, de nombreux observateurs de l’intérieur comme de l’extérieur s’interrogent à tort ou à raison, sur l’impact de cette hausse de revenus qui n’auraient pas des effets directs sur les ménages comoriens.
Le représentant de la Banque mondiale y va dans le même sens, expliquant que le pays est reclassé mais qu’il doit poursuivre ses efforts dans la réduction de la pauvreté. Rasit Pertev s’est félicité de l’accompagnement de la Banque mondiale et les opportunités de financement à la portée des Comores après le changement de son statut.

20 millions de dollars en 2017 à 80 millions de dollars en 2018

«La Banque mondiale a quadruplé le volume de ses opérations en Union des Comores. Nous sommes passé de 20 millions de dollars en 2017 à 80 millions de dollars en 2018», souligne le représentant résident qui annonce l’octroi d’une enveloppe de 18 millions de dollars «pour contribuer au financement du Plan de relèvement et de Reconstruction Post-Kenneth» d’un montant de «45 millions de dollars» censés financer des programmes de filets sociaux dans le pays.


Le fonctionnaire de la Banque mondiale a fait savoir que son agence a quadruplé le montant de son assistance financière aux Comores et est disposée à appuyer les initiatives du gouvernement comorien visant à soutenir les secteurs porteurs de croissance. «Nous sommes très contents de travailler aux côtés des autorités et communautés comoriennes pour mettre fin à la pauvreté extrême et promouvoir la prospérité partagée», a déclaré Rasit Pertev. «Nous nous sommes déjà mobilisés pour soutenir le Plan national de développement y compris le futur Plan Comores Emergeant (PCE)», a-t-il enchainé.
Pour l’économiste, Abdullah Ben Said Hassane, la hausse de la croissance dans un pays profite toujours à une ou à plusieurs catégories de la population.

Une politique de redistribution des richesses

«Il reste à savoir comment identifier la tranche qui profite cette croissance», a soutenu cet enseignant en économie internationale à l’Université des Comores. Pour lui, les indicateurs d’évaluation du bien-être diffèrent de ceux du développement d’un pays.
«Le bien-être se mesure en volume alors que le développement se mesure par la croissance et le revenus des ménages», explique-t-il, précisant que cette reclassification nous donne un autre statut. «Même dans les pays riches, il y a toujours des pauvres. La nouveauté aujourd’hui est que les Comores ne sont pas très pauvres comme avant», a nuancé Abdullah Ben Said Hassane qui propose une politique de redistribution des richesses «pour que les pauvres puissent accéder aux services sociaux de base».


A.S.Kemba

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