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Réforme du climat des affaires aux Comores : Le règlement de l’insolvabilité, une étape prioritaire

Réforme du climat des affaires aux Comores : Le règlement de l’insolvabilité, une étape prioritaire

Économie | -   Abdou Moustoifa

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Ouverture du tribunal de commerce, séminaire national sur les finances, le secteur économique comorien se prépare à entrer dans une nouvelle ère. Mais cette batterie de réformes dont l’incidence sur l’attraction d’investisseurs étrangers est claire comme de l’eau de roche nécessite l’application des textes déjà en vigueur notamment l’acte uniforme de l’Ohada.

 

168ème place. C’est le rang attribué aux Comores dans le dernier classement du doing busness. Une place qui résume l’état du climat comorien des affaires. Soucieuse de vouloir renverser la tendance surtout avec cette place qui ne joue pas en faveur du pays, l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anpi), a organisé, samedi dernier à son siège, une réunion de réflexion sur la question. Le secteur privé, les établissements financiers, les banques avaient répondu à l’invitation. Le thème retenu est «la réforme du climat des affaires plus particulièrement le règlement de l’insolvabilité».

Tout au long de la séance, plusieurs participants avaient soulevé le manque d’une culture financière au niveau local. «La Banque mondiale évalue chaque année l’environnement des affaires dans les pays. Avant de dresser son classement, elle tient compte de dix indicateurs parmi lesquels, l’exécution des contrats, la création des entreprises, le transfert des propriétés, le raccordement à l’électricité, le commerce transfrontalière pour ne citer que ceux-là. Cela fait cinq ans depuis que l’indicateur de l’insolvabilité n’avait pas été abordé. D’où  le choix de cette thématique», a expliqué le coordinateur des réformes du climat des affaires à l’Anpi, Meznoudi Nizar.

Vulgariser les textes  

Ce dernier précisera au cours de son intervention que les Comores possédaient une panoplie de reformes. Le problème, fera-t-il la remarque, c’est la vulgarisation et la mise en application de ces textes. Au-delà de ce facteur, il évoquera les multiples résistances rencontrées chez certaines administrations qui refusent d’appliquer les mesures. «L’insolvabilité fait défaut», ont reconnu les participants.

D’aucuns à l’instar du Directeur de l’Union des Meck, Assoumani Aboudou, ont prôné le renforcement et l’insertion des formations à l’université. Car, dit-il, le pays fait face à un manque criant de comptables et d’auditeurs ou encore des commissaires aux comptes. Une bonne partie de l’assistance a également souligné la «défaillance» du système judiciaire surtout dans le domaine du commerce, qui en grande partie est régi par l’acte uniforme de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada).

Me Djamal El-dine Bacar est de ceux qui recommandent  l’organisation  des séances de remise à niveau. «Sur la question, la maitrise de l’acte uniforme de l’Ohada est incontournable. Or il s’avère que nombre de magistrats ne le maitrisent pas du tout. Pourtant, cet acte est primordial. Nous pourrions planifier des réunions d’échanges entre experts en Ohada et magistrats”, a-t-il proposé. La mise en place, dans les mois à venir, d’un tribunal de commerce a été saluée par les acteurs présents au moment des discussions.



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