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Réseau Meck / La Meck-Moroni s’implante à Ntsudjini

Réseau Meck / La Meck-Moroni s’implante à Ntsudjini

Économie | -   Abdallah Mzembaba

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«Microfinance et développement des communes locales : enjeux et perspectives aux Comores», tel est le thème retenu lors de la conférence-débat, organisée par la Meck-Moroni samedi dernier à Ntsudjini. L’initiative s’inscrit dans le cadre de l’ouverture, samedi prochain, d’une agence de la Meck dans le chef-lieu de la région d’Itsandra.

 

Samedi prochain, la Meck-Moroni procédera à l’ouverture officielle d’une annexe à Ntsudjini. L’idée consiste à offrir un service de proximité et à se rapprocher ainsi de la population afin de limiter les déplacements et la perte de temps liée aux nombreuses queues qui ont lieu dans l’établissement à Hankunu (Moroni), dans la capitale. Pourquoi Ntsudjini et nulle part ailleurs ? Les conférenciers ont expliqué que la région d’Itsandra et son chef-lieu sont une cheville ouvrière de la Meck-Moroni, entre autres, grâce à leur dynamisme. L’agence est donc «une suite logique». Et elle a vu le jour en collaboration avec l’association «Trengwe la padjidjuu». En attendant l’ouverture samedi, les responsables de l’institution financière ont organisé une conférence-débat, samedi dernier dans l’après-midi à Ntsudjini, sous le thème «microfinance et développement des communes locales : enjeux et perspectives aux Comores».


Dans une brève présentation, la directrice de la Meck-Moroni, Laila Saïd Hassani, a expliqué la principale mission de la Mutuelle d’épargne et de crédit ya Komor et de la microfinance. «Dans les faits, la microfinance a pour objectif de fournir des services financiers à toutes les couches de la population, notamment les personnes exclues du système bancaire classique. Ce qui comprend la fourniture de plusieurs produits et services tels que l’épargne, l’assurance, les paiements, les transferts d’argent…», nous dit-on. Elle essaiera, dans ses explications, de montrer en quoi la microfinance est une opportunité pour le développement communautaire et la lutte contre la pauvreté. Régulariser l’argent issue des différentes tontines, se serrer les coudes, développer l’esprit d’entraide ou encore tirer vers le haut l’ensemble de la population indépendamment de leurs portefeuilles ou métiers mais aussi soutenir les initiatives personnelles, communautaires ou associatives sont quelques-unes des idées développées lors de cette brève présentation afin de soutenir le développement communautaire, la mise en place d’infrastructures et la lutte contre la pauvreté.

Public rassuré

Devant les conférenciers, le public, composé d’hommes et femmes de tous les âges, dont l’ancien gouverneur de l’île de Ngazidja, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, n’a pas manqué de réagir. De nombreuses questions ont ainsi été posées, tantôt sur les prêts (taux d’intérêts, conditions d’éligibilité, difficultés liées à l’accès aux prêts), tantôt sur les initiatives prises par la Meck de répondre efficacement à une clientèle de plus en plus exigeante. En face, les conférenciers n’ont éludé aucune question et ; à la fin de la conférence, le public s’est montré majoritairement rassuré.
Il faut dire que Laila Saïd Hassani et son équipe n’ont pas manqué d’arguments pour lever les incompréhensions légitimes des uns et des autres. Au niveau de la diaspora, par exemple, qui, rappelons-le, est jusqu’ici confrontée à la difficulté de ne pas pouvoir envoyer de grosses sommes d’argent dans le pays, la Meck assure que de nombreux partenariats avec différentes institutions ont été nouées pour faciliter ces transactions.

Moult initiatives

Actuellement, «des négociations sont en cours avec une grande banque française et au final cela devrait résoudre définitivement ce problème d’envoi d’argent», déclare le chef du service marketing et développement, Amin Saïd Ahmed. Quant aux prêts, le plafond est actuellement de 30 millions de francs comoriens, mais là aussi une demande a été soumise à l’Union des Meck pour aller au-delà de cette somme, repousser le délai maximal qui est de cinq ans en ce moment et revoir le type de garantie pour les institutions et les associations communautaires qui peuvent au même titre que les personnes physiques bénéficier d’un prêt. La mairie de la capitale a été citée en exemple. Toujours au sujet des prêts, la Meck reconnaitra un manque d’accompagnement suffisant pour ses clients. Quant à l’informatisation de certaines activités et la mise en place de services numériques, la Meck-Moroni déclare que le Gab est «trop cher mais nous y travaillons». C’est le mobile banking qui est plus plausible. Un projet est actuellement en cours pour une collaboration avec un opérateur de la place et si tout va bien, «il devrait être prêt d’ici la fin de l’année».   

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