Comment est-on arrivé là ? Le ministre des Finances a pris en personne le micro hier pour expliquer les actions engagées à l’origine du reclassement des Comores dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires.
Dans son exposé, Said Ali Said Chayhane a soutenu que non seulement le pays a pu maitriser ses finances publiques à travers une gestion macroéconomique rigoureuse mais surtout les Comores ont marqué l’esprit des partenaires au développement en affectant une bonne partie de ses ressources à des investissements publics à un niveau jamais soutenu jusqu’ici.
«Les efforts du gouvernement ont permis durant ces trois dernières années de stabiliser les dépenses de fonctionnement et de créer un espace budgétaire permettant de financer les investissements sur fonds propres», a-t-il expliqué à l’assistance, démontrant, chiffres à l’appui, que les recettes de l’Etat sont passées de 40,25 milliards en 2015 à 56,79 milliards en 2018.
L’argentier du pays a défendu «une stabilité relative» des dépenses publiques en 2015, 2016 et 2017 estimées respectivement à 45,08 milliards, 45,80 milliards et 45,85 milliards. En 2018, ces chiffres ont connu une hausse légitime jusqu’à 52,36 milliards en raison «des dépenses de souveraineté», faisant ainsi allusion au référendum de juillet 2018 et aux élections de mars 2019 financés à 100% par l’Etat comorien.
Said Ali Said Chayhane s’est félicité de la hausse du budget de l’investissement qui est passé de 7,45 milliards en 2016 à 12,44 milliards en 2017. Les investissements sur fonds propres sont estimés au premier semestre 2019 à 9,58 milliards. Ce qui laisse dire qu’ils peuvent mathématiquement doubler d’ici à la fin de l’année et atteindre les 18 milliards, soit une hausse moyenne annuelle de 44%. «Ces résultats ne sont pas le fruit du hasard», a-t-il insisté.
Mais le ministre compte aller plus loin dans sa vision de soutenir à la création de richesses et à l’augmentation du portefeuille d’investissement. Pour lui, c’est l’économie qui fait les finances. Il dit compter beaucoup plus sur la politique de valorisation des produits de rente (vanille, girofle, ylang ylang) avec comme ambition d’aider à l’émergence d’une nouvelle classe d’opérateurs comoriens.
La valeur monétaire des trois filières a connu une hausse, passant de 7.084 milliards en 2015 à 15.627 milliards en 2018. «Cette situation a favorisé l’amélioration significative des conditions de vie notamment des producteurs de base en favorisant la consommation et dans une moindre mesure l’épargne des ménages», a-t-il mentionné. Said Ali Said Chayhane estime qu’une augmentation de la valeur des produits de rente aura un effet direct sur diverses couches de la population, à la hausse par ricochet du revenu des habitants et donc à la réduction de la pauvreté des ménages.
A.S.K