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Salaire minimum de base, où en est-on aux Comores?

Salaire minimum de base, où en est-on aux Comores?

Économie | -

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Les travailleurs, dans le privé comme dans le public, vivent de condition de précarité indescriptible, vu la cherté de la vie. Nous pensons qu’un Smig en dessous de ces 62.000 francs déjà proposés ca serait suicidaire. On ne peut pas accepter cela».(Le secrétaire général de la confédération des travailleurs (Ctc), Salim Soulaimana)

 

«Suite aux dernières discussions, il n’y a pas eu d’accord, comme on l’avait souhaité, sur la fixation le Salaire minimum interprofessionnel garanti ou Smig. Lors des discussions de 2003-2004, on avait abouti à ce qu’on appelle un «Smig de compromis» qui devait nécessiter, à l’époque, de mesures accompagnement. Il était question d’un Smig à 70.000 francs. Mais pour le patronat, comme pour gouvernement avec lesquels on discutait à l’époque, c’était trop élevé comme salaire de base.

Les discussions se sont, donc, poursuivies et il était ressorti qu’on divise ce montant par deux. C’est-à-dire qu’on était arrivé à la somme de 35.000 francs comme smig dit de «compromis». Encontre partie, des mesures d’accompagnement devraient être prises par le gouvernement.

Entre autres mesures, la baisse des prix des denrées de première nécessité. Malheureusement, ces mesures n’ont jamais été mises en œuvre. Nous avons, au contraire, assisté ces dernières années à des hausses vertigineuses des dits produits. Par la suite, le Conseil consultatif de l’emploi, dans sa dernière session en novembre 2015, avait examiné le texte relatif au Salaire minimum interprofessionnel garanti ou Smig.

La proposition du gouvernement était de 62.000 francs par mois. Même du côté de la Ctc, nous avions tablé sur 100.000 francs cela suivant des études que nous avons commandées et qui montre que ce chiffre collait à peu près avec la réalité des conditions de vie du travailleur comorien.

Le débat a été tellement houleux entre nous autres travailleurs et le patronat que nous avons fini par nous aligner sur la proposition du gouvernement. Car nous savions qu’il y avait la possibilité de revoir ce Smig toutes les cinq ans, conformément au code du travail.

Mais la grande surprise fut que même le gouvernement qui avait fait la proposition avait fini par reculer suite à la pression du patronat. Il faut vite que ce conseil siège pour trancher sur la question. […] Prenons l’exemple des salaires chez les fonctionnaires, l’État étant le premier employeur dans le pays. Aujourd’hui, un cadre supérieur de la Fonction publique, c’est-à-dire entre 5 à 6 pour cent des fonctionnaires, perçoivent en moyenne un salaire de 300.000 francs.

Ce salaire là est l’équivalent des penses mensuelles. Si on dépense dix mille francs par jour rien que pour le manger, pour une famille nombreuse, cela atteint ce chiffre de 300.000 francs par mois. Et ce n’est pas un luxe.

En effet, dans ce chiffre on n’avait pas inclus l’écolage des enfants, les factures d’électricité et du téléphone, des soins de santé, etc. Dans ces conditions, je me demande ce qu’il en est des bas salaires.

Les travailleurs, dans le privé comme dans le public, vivent de condition de précarité indescriptible, vu la cherté de la vie. Nous pensons qu’un Smig en dessous de ces  62.000 francs déjà proposés ca serait suicidaire. On ne peut pas accepter cela».


Bon A Savoir

Les Comores ont ratifié en octobre 1978 la convention n°95 de l’Organisation internationale du travail sur la protection des salaires de 1949, qui prévoit notamment que «le salaire soit versé à intervalles réguliers». Cette convention est entrée en vigueur en septembre 1952.  A la date d’aujourd’hui, Quatre-vingt dix-huit pays l’ont ratifiée.


 

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