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Sca2d révisée (2018-2021) / Adapter le programme Undaf aux priorités du gouvernement

Sca2d révisée (2018-2021) / Adapter le programme Undaf aux priorités du gouvernement

Économie | -

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Le Système des Nations Unies, à travers ses agences, travaille sur l'alignement de ses programmes d’actions aux Comores avec la vision des nouvelles autorités. Le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (Undaf) 2015-2019 est donc en cours de révision pour rester en adéquation avec la Stratégie de croissance accélérée pour le développement durable (Sca2d), qui couvre désormais la période 2018-2021. Le gouvernement comorien avait demandé expressément que la planification des programmes et projets des partenaires bi et multilatéraux soient en parfaite cohérence avec les objectifs contenus dans la Sca2d révisée, qui prend en compte les nouvelles priorités de l'Etat, le Programme d’investissement quinquennal (Piq), prévue à la même échéance, mais aussi s’aligner avec les Objectifs de développement durable (Odd) et «l’Agenda 2063» sur le développement en Afrique. Le gouvernement table sur une croissance moyenne de 6% en 2021.

 

Des cadres et techniciens comoriens de tous les secteurs ont pris part, hier au Golden Tulip, à «un atelier de validation» du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (Undaf ) révisé et adapté aux priorités du gouvernement comorien et donc à la stratégie nationale de développement (Sca2d révisée). Il s’agit d’un exercice technique tourné autour des recadrages des programmes prévus et qui vise à aligner les actions du Système des Nations-unies (Snu) aux Comores avec les ambitions des autorités en matière de priorisation, de planification et d’évaluation des actions dans les différents secteurs telles que definies à l’issue du dernier seminaire gouvernemental de décembre 2017.

Le pilotage des actions

Que ça soit dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la gouvernance, de la prospérité, de l’agriculture, du changement climatique, de l’environnement, entre autres. Les Comores disposent d’un document de référence en matière de développement socio-économique : la Stratégie de croissance accélérée pour le développement durable (Sca2d) qui couvrait la période 2015-2019. Elle a été révisée et couvre la période 2018-2021.

«Nous sommes là pour adapter le programme Undaf du Système des Nations Unies à la Sca2d révisée», a expliqué hier le Commissaire général au Plan (Cgp), Fouady Goulame.

«La révision de cette stratégie nationale de développement par le gouvernement avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers a été justifiée par la nécessité de l’aligner à la vision du gouvernement axée sur l’ambition de faire des Comores un pays émergent d’ici 2030», a-t-il encore souligné. Pour le Coordonnateur résident du Snu aux Comores, la révision de l’Undaf permettra aux agences de pouvoir réagir avec efficacité dans le pilotage des actions. «Le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement est conçu comme un outil dynamique et opérationnel de planification permettant aussi le Système des Nations Unies de mieux servir la population du pays», a souligné Matthias Naab. «L’exercice permet à chaque secteur, chaque agence, chaque groupe de résultats d’échanger ensemble sur les actions prioritaires afin d’assurer un alignement à la Sca2d et aux objectifs de développement durable priorisés par le pays», a précisé le fonctionnaire onusien.

Le pays a besoin de 831 milliards

La première monture de l'Undaf révisée devait être validée hier en fin d’après-midi par les participants à cet atelier multi-sectoriel pour maintenir son alignement temporel avec la Sca2D révisée. La nouvelle stratégie nationale de développement devait, selon des techniciens, respecter l’esprit du Plan d’investissement quinquennal (Piq 2016-2021) du gouvernement, des 17 objectifs de développement durable (Odd) et de «l’agenda 2063» sur le développement intégré en Afrique. «Il s’agit de mettre le Piq dans les normes de planification», explique le directeur général de la planification au Commissariat général au Plan, Abdourazak Ibrahim. «Nous voulons nous doter des mêmes objectifs à atteindre et des mêmes stratégies à évaluer dans le temps», dit-il.

La Sca2d qui mise sur divers axes prioritaires, devrait aider le pays à renouer avec la croissance économique avec en toile de fond la création de richesses et des emplois dans l’objectif de réduire la pauvreté qui touche 42,4% de la population selon les dernières données officielles. Parmi les priorités, on y retrouve entre autres la mobilisation des infrastructures de base, l’amélioration de la gouvernance économique et financière, la mobilisation du capital humain, la gouvernance environnementale face aux changements climatiques. Ces axes sont déclinés en plusieurs actions phares à mettre en œuvre dans tous les secteurs. Le pays a besoin de 831 milliards de francs comoriens pour mettre en œuvre la Sca2d. Difficile aujourd’hui de se faire une idée des ressources mobilisées ou potentiellement mobilisables.

«Le problème, ce n’est pas l’argent. C’est surtout les capacités d’absorption, les ressources humaines pour assurer le pilotage des programmes», explique encore Fouady Goulame. «Il faut une bonne coordination des programmes et des évaluations périodiques», ajoute le Commissaire général au Plan.

Des investissements physiques

Les Comores, pays fragile, font face à de nombreux défis en matière de développement. Le pays a connu une relative évolution de sa croissance économique qui passe de 1,8% en 2009 à 2,8% sur la période 2010-2013 et de 3,5% en 2018 avec une relative amélioration à la même période du revenu brut par habitant. Mais l’économie reste toujours tributaire de l’aide publique au développement et des envois de fonds de la diaspora qui représentent plus de 28% du Pib, selon des données officielles.

Le pays a connu un faible taux d’investissement public ces dix dernières années passant de 4,7% en 2009 à 9,1% en 2013. Les investissements directs étrangers (Ide) ont stagné. Au cours des échanges hier, il n’était pas possible, à notre niveau, et faute de document officiel, de pouvoir faire le bilan de la Sca2d 2015-2019. On sait, par contre, que le pays s’est engagé depuis son adoption à mobiliser des investissements physiques censés contribuer à poser les bases d’un réel décollage économique. A.S.Kemba

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