La scission de la Société nationale des postes et services financiers (Snpsf) en deux entités, en l’occurrence, la Banque postale et la Poste Comores, est désormais actée dans les faits après un long processus technique et juridique qui aura duré plus de six ans. L’idée était de permettre, selon les autorités, à la poste de jouir d’une autonomie financière afin de pouvoir accomplir sans contraintes, ses missions spécifiques et notamment le service postal universel.
Lancé en 2018, ce projet s’inscrit dans la volonté des autorités comoriennes de restructurer la Snpsf, créée en 2005 et dont l’Etat demeure l’unique actionnaire, détenant ainsi 100% du capital social. Réunis samedi dernier au Retaj, les dirigeants de la société ont annoncé au personnel le déroulement des activités des deux entités.
Devant la presse, le directeur général de la Poste Comores, Mohamed Abdallah Boina, a assuré que les deux structures vont continuer à travailler ensemble dans les locaux de l’ex-Snpsf mais chacune aura ses structures propres de tenue de la comptabilité et de gestion des ressources humaines.
Il précisera que dans un délai très court, chaque entité continuera à exercer ses activités dans ses locaux propres qui seront mis en place dans les jours à venir. Mohamed Abdallah Boina a expliqué que plusieurs réformes sont en chantier. «Nous garantissons nos clients que les activités de la Poste seront toujours là et nous continuons à travailler en collaboration avec la population ainsi qu’avec nos clients. Il y aura des améliorations de nos activités et produits dans un délai très proche», a-t-il déclaré.
S’agit-il «d’une liquidation» de la société Snpsf ? A cette question, la directrice générale, Hayatti Hamadi Soulé préfère parler d’une continuité au lieu «d’une liquidation».
«Rien n’a changé en interne »
Selon elle, l’Etat comorien a injecté plusieurs milliards pour la réalisation de cette scission afin d’assurer la viabilité de la banque postale. Et d’assurer que cela ne signifie pas l’arrêt définitif des activités d’une société. « Cela signifie tout simplement que la société a donné naissance à deux entités chargées chacune de gérer les activités de ladite société mère. C’est en quelque sorte ce que nous appelons une continuité. L’idée est de créer une banque inclusive où les citoyens comoriens pourront s’identifier quel que soit leur statut social», a-t-elle expliqué.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère des Postes et Télécommunications, Abdoulatuf Moustoifa, a souligné que le personnel de la poste sera identifié du personnel de la Banque postale. « Il y aura une autonomie au niveau de la poste et rien n’a changé en interne en ce qui concerne les travaux», a-t-il avancé, en précisant qu’au niveau du partage du personnel, un comité chargé de la scission avait été mis en place. «Nous ne sommes pas concernés par les travaux liés à cette répartition», devait-il rappeler.