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Scission de la Snpsf I Les travaux avancent «lentement mais sûrement»

Scission de la Snpsf I Les travaux avancent «lentement mais sûrement»

Économie | -   Nassila Ben Ali

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Bientôt les échéances relatives aux travaux seront communiquées, a répondu le président de la commission en charge de la scission de la Snpsf qui a rassuré que la première étape a été franchie et qu’il faut alors être patient car, à l’en croire, le travail n’est pas facile, sachant les difficultés que peut engendrer une scission, encore plus d’une institution financière. Chams-Eddine Tourqui rappellera que l’objectif n’est pas simple car il s’agit de créer une nouvelle banque et une poste. Une banque pleine et entière qui assure les missions d’une vraie banque et une poste moderne avec les métiers d’aujourd’hui, une poste digitalisée.

 

Un an déjà, depuis que le président de la République, Azali Assoumani, a décrété (le 2 septembre 2020, à travers le décret n°120-20) la scission de la Société nationale des postes et services financiers (Snpsf) en deux entités, à savoir la Poste et la banque postale. Cette scission devrait être effective à partir du 1er mars 2021, selon ce même décret. Ce qui n’est pas le cas. Interrogé sur l’évolution des travaux, le président de la commission en charge de cette scission s’est dit, tout de même, satisfait des travaux déjà réalisés et appelle à la patience.


«C’est un processus assez long parce qu’il y a beaucoup de travaux à faire en amont. Certes, cela fait plusieurs mois que nous avons démarré, mais les travaux avancent. On a recruté un consultant et on a mis en place un bureau d’études qui nous accompagne», a indiqué Chams-Eddine Tourqui qui fait savoir que la première étape a été franchie et que le cabinet a déjà rendu ses premiers rapports.


Rassurant que le travail se fait suivant une feuille de route,l’expert en banque inclusive a tenu à souligner que l’objectif est de créer une nouvelle banque et une nouvelle poste qui fonctionneront très bien. «Cette séparation est censée apporter des solutions concrètes en matière de gestion et management pour qu’on ait une banque pleine et entière qui assure les missions d’une vraie banque. Ce qui n’est pas le cas de la Snpsf, laquelle bénéficie actuellement d’un statut d’une institution financière et non un établissement de crédit», a-t-il expliqué.

Une troisième société de défaisance

L’ancien directeur exécutif de la Meck-Moroni a évoqué un projet d’un établissement de crédit qui assurera toutes les missions adéquates en maitrisant et en limitant les risques.C’est ainsi qu’il a parlé d’une feuille de route qui prendra en compte bien sûr les transferts des actifs.Il appelle alors à la patience. «Il ne faut pas se précipiter car les travaux se font dans le temps en assurant toutes les garanties pérennes et efficientes», a-t-il temporisé annonçant que pour le moment aucune date n’est officiellement fixée même s’il y a des délais en terme par rapport aux travaux engagés.

Chams-Eddine Tourqui pense que la commission sera dans les délais. Il rassure que les échéances seront en tout cas communiquées pour ce travail «aussi important» qui nécessite»un vrai engagement» pour l’Etat comorien et les partenaires afin d’enregistrer les résultats souhaités. Au niveau de la poste, Chams-Eddine Tourqui montre qu’elle doit développer un modèle économique lié aux nouveaux métiers de la poste.

Une poste adaptée à la nouvelle donne

Il tient à préciser que la poste a évolué dans le monde entier ces dernières années, avec l’avènement du courrier électronique, des réseaux sociaux, entre autres. «On ne peut pas continuer à travailler comme il y a 50 ans. Aujourd’hui, les postes sont adaptées à la digitalisation. Ainsi, la poste comorienne doit également s’adapter à cette nouvelle donne», a-t-il insisté.


Parlant des métiers appelés à disparaitre avec d’autres qui se créent, cet expert en banque inclusive mentionnera par exemple les métiers de demain pour la poste. «Peut-être que la poste d’aujourd’hui n’a pas besoin de certains métiers, mais aura besoin par contre d’autres qui correspondent au monde actuel. Tout comme la banque postale où on a des métiers classiques qui seront bien sûr appuyer par les nouveaux», a-t-il soutenu résumant que la banque postale aura besoin de se renforcer en compétences, avec des suppressions et des créations d’emplois. Pour Chams-Eddine Tourqui, il s’agit d’une deuxième chance pour ces deux sociétés de se développer et d’apporter des solutions à la population.


Il rappelle ainsi le rôle essentiel que joue la poste dans le cadre de l’inclusion financière. «C’est une des plus grandes institutions de la place, présente un peu partout. Il faut qu’il continue à contribuer à l’inclusion financière de la population. Ainsi, le travail est de protéger les clients en leur donnant des opportunités pour demain»,Le président de la commission en charge de la scission de la Snpsf a mentionné, en outre, une troisième société qui découlera de cette scission.

Une banque aux normes standards

Il s’agit, à l’en croire, d’une société de défaisance dont l’objet est de gérer les prêts en difficulté. «On veut repartir sur des bases saines qui ne vont pas trainer des problèmes derrière. Cette troisième société permettra d’aller rapidement vers des solutions concrètes, de bien fonctionner, d’enregistrer de bons résultats», a-t-il expliqué soulignant qu’elle sera créée pour liquider toutes les dettes.

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