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Sociétés d’Etat et établissements publics I Les financiers appelés à l’orthodoxie budgétaire

Sociétés d’Etat et établissements publics I Les financiers appelés à l’orthodoxie budgétaire

Économie | -

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“Le ministre des Finances, Souef Kamalidini, a rencontré les comptables et les directeurs administratifs et financiers (Daf) des sociétés d’Etat. Les échanges portaient, en gros, sur le strict respect des règles de passation des marchés publics et l’obligation pour les financiers des entreprises publiques de s’aligner sur la vision du gouvernement en matière de promotion d’une gestion transparente des ressources publiques et d’équité dans le choix des fournisseurs des biens et services de l’Etat.

 

Les comptables et les directeurs administratifs et financiers (Daf) des entreprises publiques ont été appelés au respect des normes pour une gestion efficiente et transparente des ressources publiques. Les financiers des sociétés d’Etat ont participé, jeudi 11 novembre, à une première réunion d’échanges avec l’argentier de l’Etat, Souef Kamalidini, à la salle de conférence du ministère en présence du trésorier payeur général (Tpg), Moindjié Saadi.


«Le respect et la conformité aux procédures de gestion des ressources des entreprises, la rigueur dans la définition des besoins des services, le bon suivi de l’exécution des marchés publics à travers la production des rapports d’exécution et de contrôle. Tels sont les principes fondamentaux qui ont été au centre de la rencontre entre le ministre des Finances, les Daf ainsi que les agents comptables», a indiqué une note d’information du ministère des Finances.

Le manque de budgets annexes

Placés sous la tutelle du ministère des Finances, les comptables et les directeurs administratifs et financiers (Daf) s’immergent dans la machine des sociétés d’Etat et coupent souvent le cordon avec ceux-là même qui les ont nommés et confiés des missions de veille et de gestions des ressources financières. Les sociétés d’Etat devraient, en principe, produire, chaque année, des budgets annexes intégrés dans le budget de l’Etat, conformément aux dispositions de la Loi des opérations financières de l’Etat (Lofe).


Le ministre a rappelé à ces agents leur appartenance à «la grande famille du département des Finances». Il les a également invités à «plus d’efforts, de rigueur et de respect dans la gestion des ressources et des procédures budgétaires».

Selon la même note, le ministre leur a rappelé que «l’une des meilleures conditions de la gestion des finances d’entreprise est la bonne définition des besoins des services, mais aussi le compte-rendu des dépenses effectuées». Plusieurs milliards sont dépensés chaque année par les entreprises publiques dans le cadre des marchés mais on ignore le montant réel qui varie d’une entité à une autre.


Sur le fond, Kamalidini Souef a insisté sur la programmation et les prévisions annuelles dans le processus d’acquisition des biens et des services au sein des établissements et sociétés publics. Il a été aussi recommandé la production et la transmissions régulières «des états financiers des entreprises, mais aussi l’élaboration des stratégies et la préparation des prévisions budgétaires».

 

«Il (le ministre, ndlr) a montré l’importance d’un directeur financier tout en évoquant le rôle crucial d’un agent comptable dans l’optimisation de la performance de l’État. Il a plaidé pour la vigilance et le contrôle de l’ensemble des procédures de collecte des recettes et des dépenses», a-t-il souligné.


Les échanges portaient ainsi sur le strict respect des règles de passation des marchés publics et l’obligation pour les financiers des entreprises publiques de s’aligner sur la vision du gouvernement en matière de promotion d’une gestion transparente des ressources publiques et d’équité dans le choix des fournisseurs de l’Etat.

 

En insistant sur la transparence des marchés publics, le ministre des Finances veut, d’une part, «répondre à une des grandes doléances du secteur privé qui se dit souvent écarté des marchés», et, d’autre part, «s’assurer d’une gestion rationnelle des ressources et promouvoir la crédibilité de l’Etat vis-à-vis des investisseurs et des partenaires internationaux».


Le respect des procédures financières dans les sociétés d’Etat pose un problème juridique pratique faute de mise en conformité des dispositions internes avec l’Acte uniforme de l’Ohada (Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique) qui précise, dans l’article 2, que les sociétés d’Etat prennent la forme des sociétés de droit privé.


Pour l’heure, la culture du laisser-aller des financiers s’explique souvent, soit par l’absence de conseils d’administration véritablement outillés, soit par les compétences limitées de ses membres pour agir et proposer les mesures de redressement conséquentes en cas de manquement aux procédures. Un souci qui vient d’être, à priori, réglé par les autorités. Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a signé, en août dernier, le décret N°21-077/Pr qui encadre les Conseils d’administration et dont l’esprit est de professionnaliser le travail de ses membres.
«Les administrateurs doive

nt posséder les connaissances, les compétences et l’expérience nécessaire pour leur permettre d’apporter une contribution importante au Conseil d’administration de la société», indique l’article 6 du décret qui ajoute que les membres «doivent bien saisir leur rôle et fonctions, savoir lire les états financiers et comprendre les ratios financiers et autres mesures du rendement de la société». A ce jour, les conseils d’administration, à notre connaissance, n’ont toujours pas été mis en place.

A.S.Kemba

 

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