«Il y a aujourd’hui un ralentissement très fort de la croissance partout en Afrique après une année 2020 extrêmement difficile. Il y a un besoin de financement entre aujourd’hui et 2025 qui est estimé à environ 285 milliards de dollars». Le président français a dévoilé l’ambition de la France dans sa volonté de soutenir le continent à se relever de la crise sanitaire de Covid-19. Le continent africain a besoin de 290 milliards de fonds d’urgence dans les trois prochaines années pour faire face aux effets de la pandémie.
650 milliards de dollars sous forme de droits de tirages spéciaux
Hier, peu après la clôture du sommet sur le financement des économies africaines, Emmanuel Macron a estimé qu’il était urgent de «répondre au choc» engendré par la Covid-19. «Il y a une urgence sanitaire et une urgence socio-économique. La crise a un impact massif sur les économies africaines. L’objectif est d’apporter des réponses de court terme et relancer des projets», dira-t-il au cours de la conférence de presse conjointe avec Félix Tshisekedi, Macky Sall et Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi).
Pour y parvenir, la France soutient la proposition du Fmi consistant à émettre l’équivalant de 650 milliards de dollars sous forme de droits de tirages spéciaux en faveur des pays en développement dont 33 milliards réservés à l’Afrique. Ces fonds permettront aux Etats de faire face aux déficits budgétaires et soutenir des projets de courte durée.
Emmanuel macron souhaite tripler ce montant d’ici à 2021 et compte bien se faire l’avocat du continent à l’occasion de la réunion du G7 prévue en juin 2021 et celle du G20 qui aura lieu au mois d’octobre prochain. «Mon souhait est de triple cette enveloppe réservée à l’Afrique. Ce qui permettra au continent de disposer des marges importantes de financements de leurs plans d’urgence», a souligné le président français.
Un nouveau moratoire sur la dette jusqu’en 2022
Une nouvelle hautement saluée par le président en exercice de l’Union africaine, Antoine Félix Tshisekedi et son homologue sénégalais Macky Sall. Au cours des échanges en marge du sommet, la question de la dette a pris le dessus. Les créanciers internationaux ont accordé des moratoires mais Félix Tshisekedi a sollicité un prolongement de ce moratoire «jusqu’à la fin de l’année 2022» au lieu de juin 2021. Mais tout sera tranché à l’occasion des deux réunions des créanciers dont la Chine, les Etats-unis et le Club de Paris.
Pour autant, Emmanuel Macron veut pousser les dirigeants du continent à bâtir des systèmes financiers performants, à promouvoir la bonne gouvernance, encourager les innovations et stimuler les innovations et la productivité pour l’émergence d’une culture entrepreneuriale en Afrique. «Il faut construire dans la durée ce New Deal dans la dans la durée. Il faut un nouveau modèle de croissance. Il faut construire les bases des mécanismes africains de stabilisation financière. Mais aussi des mécanismes d’innovations financière dans les domaines du climat, de l’éducation et de l’énergie», a-t-il plaidé.
Produire les vaccins en Afrique
Sur ce point, la France s’est félicité de l’engagement de l’Alliance pour l’entreprenariat en Afrique, annonçant une enveloppe d’un milliard de dollar en faveur des Petites et moyennes entreprises (Pme). Le président de la Conférence de l’Union africaine, Félix Tshisekedi s’est montré réceptif à cette obligation de faire du secteur privé africain la principale locomotive de la croissance. «Il y a aujourd’hui la nécessité de disposer des systèmes économiques et financiers transparents qui rassurent les investisseurs», a reconnu le dirigeant congolais.
L’autre annonce phare du sommet est la production de doses de vaccins en Afrique. Le Coronavirus a tué 130.000 personnes en Afrique. Le président français y croit comme la voie du salut pour mieux assurer au continent les doses dont il aura besoin pour faire face à la crise sanitaire. Emmanuel Macron souhaite accompagner les mécanismes mis en place (dont Covax et Avax) pour aider à la vaccination de 40% de la population d’ici la fin de l’année. «Il est nécessaire de viser la production du vaccin en Afrique, cela aura un impact sur l’attitude des populations», a réagi, l’air satisfait, le président Tshisekedi.
AS Kemba