Pour renforcer sa présence aux Comores, la Banque mondiale vient d’affecter un représentant résident à Moroni pour la première fois. Cette arrivée est suivie de plusieurs changements, à commencer par la hausse du budget alloué par l’institution financière mondiale au développement des Comores. Pour la country manager qui représentait la Banque mondiale aux Comores tout en ayant sa résidence à Madagascar, Coralie Gevers, cette arrivée du représentant résident, en l’occurrence Rasit Pertev, entre dans le cadre de la politique de renforcement de la présence et des engagements de la Banque mondiale dans les petits pays insulaires.
Elle estime que la Banque mondiale est active depuis longtemps aux Comores, mais qu’elle vient de décider de renforcer sa présence et son engagement. «Le conseil d’administration et les bailleurs de fonds qui contribuent au financement de la Banque mondiale ont décidé d’investir davantage dans les pays insulaires et les petits pays qui ont une certaine fragilité.
Les Comores bénéficient de ces deux plans. Raison pour laquelle, l’enveloppe de financement en faveur des Comores va quadrupler en passant de 20 millions à 80 millions de dollars pour trois ans», a-t-elle expliqué.
Cette manne financière permettrait de financer plusieurs secteurs avec des objectifs bien précis. Par conséquent, la présence d’un représentant résident à plein temps était «nécessaire», à en croire Coralie Gevers. Pour cette dernière, le nouveau représentant résident est là pour mener le dialogue et les opérations avec le gouvernement à travers le ministère des Finances et du Budget et celui de l’Economie et de l’Energie.
Réduire l’extrême pauvreté
Le gouvernement à des plans ambitieux que nous allons essayer d’accompagner. La mission globale de la Banque mondiale consiste à réduire l’extrême pauvreté notamment les personnes qui vivent avec moins de 1,90 dollars par jour. La pauvreté aux Comores peut bien diminuer, mais nous avons constaté également que les inégalités augmentaient. Nos interventions sont donc guidées par les projets et les programmes du gouvernement qui consistent à réduire la pauvreté et les inégalités,
a-t-elle renchéri. Devant la presse, Rasit Pertev a affiché son plaisir d’être aux Comores et espère «ouvrir de nouvelles portes pour l’avenir et des fenêtres pour voir plus clair et plus loin à base d’un travail analytique». En revoyant à la hausse ses subventions à l’endroit des Comores, l’institution de Bretton woods a listé les domaines prioritaires, à commencer par les infrastructures routières, certaines filières agricoles, le tourisme, l’énergie solaire avec un objectif de 16 mégawatts pour les trois îles, etc.
Quant à Coralie Gevers, elle se réjouit notamment de l’arrivée de nouveaux groupes qui ont résolu le problème de la fourniture de l’électricité mais qui ne règlent pas, toutefois, celui du coût. «Le fonds Ida pour les Comores va permettre de développer des infrastructures routières qui seront liées aux activités économiques, d’investir dans l’énergie solaire dans la mesure où, les nouvelles technologies font qu’on peut associer le solaire à des batteries qui sont de plus en plus accessibles financièrement.
L’autre objectif majeur concerne la mise en place d’une couverture sanitaire universelle pour une offre de santé de grande qualité dans les trois îles», a déclaré Coralie Gevers, qui cède officiellement sa place à Rasit Pertev.
Elle a tenu à préciser que le renforcement de la présence de la Banque mondiale aux Comores n’est nullement lié à la reprise des missions du Fonds d’aide au développement communautaire (Fadc) par l’Agence nationale de conception et d’exécution des projets (Anacep). Un avis partagé par le nouveau venu qui soutient que «la meilleure façon de travailler avec un pays, c’est d’avoir un représentant sur place».
Selon lui, il est «très difficile de bien travailler avec un pays sans une représentation résidente. Jusqu’à présent, nous avions un mode de travail qui n’était pas optimal avec les Comores. Par conséquent, avec ces nouvelles mesures, nous devons faire en sorte de mettre en place un autre mode de travail pour favoriser le dialogue continue et quotidien avec le gouvernement, la société civile et les médias à l’image des autres pays. On fera de bonnes choses ensemble», espère bien Rasit Pertev.