logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Sécurisation des agences de transfert d’argent I La Banque centrale annonce «un comité» pour proposer des mesures

Sécurisation des agences de transfert d’argent I La Banque centrale annonce «un comité» pour proposer des mesures

Économie | -   Abdou Moustoifa

image article une
Le récent meurtre d’une jeune femme qui revenait de Moroni après avoir récupéré les fonds de son agence, a poussé la Banque centrale à chapeauter une structure qui doit se retrouver d’ici deux semaines au plus tard pour réfléchir sur les dispositions de sécurité à prendre.

 

Depuis la découverte, le 1er février dernier du corps de Hikma Ahamada, agent du Ria de Mbeni Ya Hamahame, les condamnations de son assassinat se multiplient et l’opinion n’arrête pas de réclamer une sanction sévère pour le ou les auteur (s) dès que la justice l(es) aura identifié(s). Mais, parallèlement, des voix qui sont aussi nombreuses pointent le manque de dispositifs de sécurité au profit des agents affectés dans les structures de transfert d’argent d’autant qu’il y a eu, quelques mois plus tôt, un précédent.


Car avant feue Hikima, un employé, toujours de Ria, avait été attaqué au couteau à Volo-volo, le 24 novembre 2024, par des bandits, alors qu’il revenait tout juste de la Banque centrale avec les fonds de l’agence. Aujourd’hui, pour beaucoup, la vie de la jeune Hikma, aurait probablement pu être épargnée si elle était sécurisée pendant le transfert des fonds qu’elle transportait, dont la somme est estimée à plus de 10 millions de francs. C’est donc à la suite de ce drame, toujours pas résolu par la justice, que la Banque centrale des Comores a convoqué, jeudi dernier, les représentants des institutions financières du pays, pour aborder ensemble les mesures à prendre pour une sécurisation du secteur, devenu ces derniers mois la cibles d’actes criminels.

«Cette rencontre a permis de discuter des actions à mettre en place pour renforcer la sécurité bancaire et protéger ses acteurs », précise le communiqué de la Banque centrale, partagé sur Facebook. Pour rappel, les agences de transfert d’argent sont les principaux canaux par lesquels le pays envoie et reçoit des devises.
A en croire le dernier bulletin trimestriel de 2024, publié par la Bcc, les entrées nettes des fonds s’élèvent à 3,3 milliards de francs. C’est Ria qui détient 65.5% des marchés, suivi de Money Gram (15.3%) et de Western Union.

Société spécialisée

Selon le directeur de la Maison comorienne des transferts et valeurs (Mcvt), Ali Amani, un comité a été créé à l’issue de la rencontre du 13 février. « En une seule réunion, on n’aurait pas pu décider tout. Voilà pourquoi un comité composé de l’Apbef, de la Banque centrale et des institutions financières a été mis en place. Cette structure va se retrouver dans les semaines à venir pour réfléchir et proposer des mesures de sécurisation à la fois sur le court et long terme », a détaillé Ali Amani, qui par ailleurs dirige l’Association des professionnels des banques et établissements financiers des Comores (Apbef).


Il faut noter que depuis le 6 février, le gouverneur de la Banque centrale, Younoussa Imani a, par prévention, annoncé via un message vidéo publié en ligne, la suspension temporaire de toute ouverture de sous-agence. Il a reconnu que ces structures jouent un rôle important en se rapprochant de la population vivant en dehors de la capitale, où se concentrent traditionnellement les banques, mais il a parallèlement souligné que la sécurité des employés est prioritaire. Le gendarme des banques a rappelé qu’ailleurs, le transport des fonds destinés aux agences est parfois confié à des sociétés spécialisées. Sera-t-il le cas aux Comores ? On en saura un peu plus dans les prochaines semaines.

Commentaires