La campagne officielle de la vanille pour le compte de cette année démarre aujourd’hui, bien que quelques préparateurs n’aient pas attendu ce jour pour acheter ce produit de rente hautement prisé. Pourtant c’est aujourd’hui dans l’après-midi que sera annoncé officiellement au ministère de l’Agriculture, le prix du kilogramme de vanille. On rappellera que l’année dernière, il était fixé à 20.000 francs. En attendant la cérémonie de cet après-midi, le directeur général de l’Office national de la vanille (Onv), Aboubakar Abdoulwahab, nous a accordé un bref entretien. Il est notamment revenu sur le passage du cyclone Kenneth le 24 avril dernier, lequel a impacté la production nationale à hauteur de 20%, si l’on en croit notre source.
Le lendemain du passage du cyclone, nous avons discrètement déployé des techniciens dans de nombreuses régions et sites agricoles pour dresser un premier bilan des dégâts», affirme Aboubakar Abdoulwahab.
Et à la question de savoir pourquoi ces techniciens ont été déployés «discrètement», il explique ce choix par le fait de «ne pas vouloir éveiller la curiosité des voleurs mais aussi éviter que nos hommes soient influencés dans leurs rapports par les agriculteurs».
Aujourd’hui, les personnes sinistrées « viennent s’enregistrer à l’Office et le bilan provisoire de 20% pourrait être revu à la hausse. Heureusement, les dégâts sont seulement quantitatifs et non qualitatives puisque cette qualité qui fait la réputation de notre production est intacte », tient à rassurer le fondateur du premier syndicat des agriculteurs comoriens. Plusieurs réunions ont, par ailleurs, eu lieu après les dégâts pour « entre autres remettre les rapports des agents sur le terrain et déterminer la politique à adopter vis-à-vis de ces sinistrés voire comment les indemniser ». Ces réunions regroupaient les cadres et techniciens des ministères de l’Agriculture, de l’Economie et des Affaires étrangères, mais également la Direction de la sécurité civile et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao). On retiendra que «les produits vivriers ont été plus touchés que les produits de rente».
Pour ce qui est de la récolte, le patron de l’Office national de la vanille précise : « Je peux comprendre la crainte des agriculteurs vis-à-vis des voleurs, mais il n’y a pas non plus lieu de paniquer ».
Au niveau de la vente elle-même, Aboubakar Abdoulwahab dit ne pas comprendre sur quelle base les agriculteurs et les préparateurs vendent ou achètent la vanille puisque le prix officiel n’est pas encore communiqué. Pour lui, « ces gens sont des hors la loi ». Quant aux grossistes et ceux qui vendent à l’étranger, « dépasser le prix fixé par les autorités n’est pas en soi un délit puisqu’il s’agit là d’un prix plancher. Si ces gros acheteurs pensent qu’ils ne vont pas vendre à perte à l’étranger en achetant le kilo au-delà du prix planché tant mieux pour eux, mais ils ne doivent cependant pas oublier que « la flambée des prix n’est pas sans conséquence non plus ».