L’intégration économique du continent africain se construit pas à pas. Et les Comores entendent y prendre une part active. Deux jeunes comoriens, Binti Mhadjou et Mistoihi Mhadjou Ali, viennent de participer à une formation régionale organisée par le Trade Policy Training Centre in Africa (Trapca) à Arusha, en Tanzanie. Une initiative qui vise à préparer la jeunesse africaine à jouer «un rôle actif» dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Pendant une semaine, du 13 au 17 octobre, de jeunes leaders venus de tout le continent ont «échangé sur les textes règlementaires et les mécanismes institutionnels encadrant la Zlecaf».
L’enjeu : comprendre comment cet accord, peut transformer les économies africaines et renforcer la coopération entre États et ouvrir une trajectoire de développement pour l’Afrique. Et surtout «outiller» ces jeunes ambassadeurs du continent «sur les politiques commerciales et les instruments juridiques nécessaires à l’intégration économique africaine».
Pour les Comores, la présence de Binti Mhadjou et Mistoihi Mhadjou Ali à Arusha marque une étape importante. Tous deux ont été sélectionnés à l’issue d’une formation en ligne, pour leur rigueur et leur capacité à défendre une vision constructive de l’intégration africaine. Il a été demandé à ces deux jeunes comoriens de prendre les mesures à l’échelle locale pour «mettre à profit les connaissances acquises en vue de contribuer à une meilleure appropriation du protocole de la Zlecaf par les Comoriens».
«L’intégration africaine, c’est notre avenir»
De retour à Moroni, ils ambitionnent ainsi de partager les enseignements acquis et d’impliquer la jeunesse comorienne dans cette dynamique continentale. «La Zlecaf, ce n’est pas seulement un texte ou un accord commercial», explique Binti Mhadjou, encore portée par l’énergie de cette rencontre panafricaine. «C’est une vision d’unité, une opportunité pour nos petites économies de s’ouvrir, d’échanger, et de grandir ensemble», souligne-t-elle. Aux Comores, l’économie repose largement sur de petites structures informelles, souvent tenues par des jeunes et des femmes. Pour Binti Mhadjou, c’est précisément là que la Zlecaf peut faire la différence. «Il faut accompagner ces petites entreprises vers la formalisation, pour qu’elles puissent accéder aux opportunités offertes par le marché africain.
Ce n’est qu’en structurant nos activités que nous pourrons profiter pleinement de la libre circulation des biens et des services», souligne-t-elle. La jeune fille explique que cette formation leur a montré que chaque pays, quelle que soit sa taille, a un rôle à jouer. Et que l’Afrique avance, et les Comores ne doivent pas rester en marge. Pour les deux jeunes comoriens, la formation leur a permis de «comprendre comment la Zlecaf peut-il leur ouvrir des portes vers le vaste marché africain», estimant qu’une telle approche demeure indispensable dans la politique de vulgarisation des avantages de ce marché commun.
Il s’agira, selon eux, «d’encourager la formalisation des petites entreprises, pour mieux se positionner sur le marché». Pour Binti et Mistoihi Mhadjou Ali, «l’expérience d’Arusha n’est qu’un début». Ils projettent d’organiser, avec d’autres jeunes comoriens, des séances d’échanges et de sensibilisation autour des opportunités économiques qu’offre la Zlecaf. «L’intégration africaine, c’est notre avenir», conclut Binti Mhadjou avec conviction, ajoutant, enfin, que l’intégration africaine «ne se fera pas sans les jeunes».