Le ministre des Finances et du Budget, Saïd Ali Saïd Chayhane, a ouvert, officiellement hier à Moroni, les travaux des experts comptant pour la 10ème réunion du Sous-comité des directeurs généraux des douanes d’Afrique en présence du directeur général en charge du Commerce et de l’Industrie de l’Union africaine, Nadir Merah, et des délégués et représentants des administrations des douanes du continent à la grande salle de conférence de l’hôtel Retaj. Les Comores ont été choisies pour abriter, du 17 au 21 septembre, cette rencontre dont l’objectif global est la création et la mise en œuvre d’une zone de libre-échange continentale en Afrique. Avant la réunion officielle jeudi, plus d’une quarantaine d’experts africains se penchent sur les dernières recommandations adoptées en 2017 en marge de la 9ème édition, au Cameroun.
Le ministre comorien des Finances a axé son intervention sur «la pertinence» d’une zone de libre-échange en Afrique dans le processus de développement socio-économique. ll a parlé de la sécurité des Etats et l’urgence de tenir compte des particularités des pays insulaires comme les Comores. «Dans les réflexions que vous allez mener, je vous invite, mesdames et messieurs les experts, à prendre en compte la spécificité des petits Etats insulaires de notre continent et surtout de ne pas négliger leur vulnérabilité aux risques systémiques d’une économie mondialisée», a souligné Chayhane.
Le ministre a fait savoir que les Comores sont en train de «mettre en place les infrastructures économiques nécessaires» dans l’objectif de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030, mais aussi les autres recommandations indispensables à «la concrétisation des objectifs régionaux et continentaux d’intégration économique», citant notamment le dispositif législatif et réglementaire. «Le grand défi aujourd’hui c’est de promouvoir un commerce inclusif au profit du développement économique et social de nos peuples», a encore indiqué Saïd Ali Saïd Chayhane.
L’Afrique compte aujourd’hui de nombreux espaces économiques sous-régionaux. Pour le ministre Chayhane, l’expérience des organisations, telles que le Comesa, doit servir de moyen par excellence pour avancer dans la marche vers la création d’une zone de libre-échange intégrée en Afrique. «Je vous encourage donc à mener ces réflexions en toute liberté afin d’imaginer des processus et des réponses qui permettront d’accélérer la mise en œuvre, par nos Etats, des réformes indispensables à la concrétisation de la zone de libre-échange continentale». Des techniciens des zones Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) ou venant des pays de la Cemac (communauté économique des Etats d’Afrique centrale) comme la République démocratique du Congo (Rdc) participent à ces travaux techniques de deux jours. Pour le directeur en charge du Commerce et de l’Industrie de l’Union africaine, les pays du continent doivent résolument aller vers une intégration globale sans perdre leurs ambitions à l’échelle régionale. «Les communautés économiques régionales seront en phase avec notre objectif», explique Nadir Merah. «On doit aller étape par étape», dit-il.
Le directeur général des douanes comoriennes, Souef Kamalidini, a exprimé, pour sa part, sa «satisfaction» d’avoir réussi le pari d’être au rendez-vous de l’agenda du Sous-comité des directeurs dont il assurait jusqu’ici la vice-présidence depuis 2017. Remerciant l’ensemble des participants, le ministre Saïd Ali Saïd Chayhane a appelé les participants des pays africains présents à être «les porte-voix vers ceux qui sont loin de nous», Une allusion au supposé climat de guerre collé au pays depuis l’extérieur. «Notre pays est un lieu où il fait bon vivre, où l’hospitalité et la convivialité ne sont pas des slogans, où la paix est une de nos ressources les plus chères», a souligné le ministre.
Les experts devraient examiner le rapport de 2017 qui contient sept points principaux et près d’une vingtaine de recommandations. Après l’examen des avancées enregistrées dans le processus de la création de la zone de libre-échange continentale, les experts venus à Moroni devraient fixer un ordre du jour de la 10ème réunion de jeudi, laquelle définira les grands points à discuter jusqu’au samedi et les recommandations à émettre pour le suivi de la 11ème et prochaine réunion des directeur généraux des douanes. Les conclusions des travaux des experts devraient, en principe, être connues cet après-midi.
A.S.Kemba
