Au cours de ces dernières années, plusieurs accords ont été conclus avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l’Organisation internationale du travail (Oit). L’objectif est d’accompagner l’évolution de l’économie bleue et de doter les entrepreneurs des outils nécessaires pour exploiter ce potentiel, considéré comme majeur pour le pays. La Maison de l’emploi (Mde) a ainsi organisé quatre forums consacrés à l’économie bleue et à l’employabilité dans les îles. Ces rencontres visaient à promouvoir les opportunités du secteur, financer des projets et encourager l’émergence de start-ups portées par des jeunes.
«Nous avons identifié les besoins et les opportunités du secteur. Ces forums ont permis de mettre en concurrence des jeunes porteurs de projets et de financer certaines initiatives», explique Arfachade Bacar, directeur général adjoint de la Mde. Des ateliers réunissant des experts du secteur ont également permis d’échanger sur les perspectives offertes par l’économie bleue et de réfléchir aux conditions favorables à sa mise en œuvre. Dans le même esprit, l’Oit a soutenu la création de quatre coopératives. Deux à Ngazidja, une à Ndzuani et une à Mwali.
Un potentiel à consolider par une bonne gouvernance
Les coopératives ont été formées sur des techniques de séchage et de fumage des produits halieutiques, mais aussi sur la gestion collective et l’accès à des équipements adaptés. Considérée comme un moteur de croissance inclusive et résiliente, l’économie bleue est appelée à jouer un rôle clé dans la transformation économique national. Mais son succès dépendra de la capacité à instaurer une gouvernance maritime solide et une planification spatiale rigoureuse. Lors de la Conférence des Nations unies sur l’océan Indien, tenue à Nice du 9 au 14 juin 2025, la délégation comorienne a rappelé l’importance d’agir rapidement.
«C’est un projet de transformation économique mais aussi de justice sociale. Si nous agissons vite et bien, l’horizon bleu deviendra notre nouvelle frontière de prospérité partagée. En revanche, sans gouvernance ni planification, la ressource se disperse et le financement bleu nous échappe», a déclaré Salim Abdallah Youssouf, économiste national du Pnud. La Maison de l’emploi, pour sa part, entend poursuivre ses collaborations avec les partenaires internationaux afin de consolider les acquis et renforcer les bénéfices pour les jeunes et les pêcheurs, au cœur de ce programme.
