A l’occasion de la quinzième Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), qui s’est tenu en ligne du 3 au 7 octobre 2021, une conférence-débat sur le thème « économie numérique : une opportunité pour la résilience des femmes et des jeunes en contexte Covid-19 » a été organisée au siège de la chambre de commerce de Ndzuani, le mercredi 6 octobre. C’est une initiative commune de la plateforme Entreprendre au féminin Océan indien Comores (Efoicom) et de la coordination du système des Nations unies aux Comores, appuyée par le gouvernement. Des représentants de l’exécutif de l’île, de quelques communes, et des organisations de la société civile y avaient participé.
Au cours de la séance, Ali Hadji M’madi, ingénieur en génie informatique, a exposé sur l’ «économie numérique» dans le contexte comorien, les «besoins en matière de commerce, de financement et d’attraction», ainsi que des «pratiques à mettre en place pour la résilience, contre l’endettement et pour la coopération sur le numérique». La conférence a ensuite discuté de ses «objectifs». Ceux-ci ont été axés sur les «sujets de préoccupation liés à l’économie numérique», les «défis de l’économie numérique en relation avec les femmes et jeunes», les «solutions à ces défis » ainsi que les « opportunités dans l’économie numérique».
Des recommandations sur ces quatre volets ont été formulées par l’ensemble des participants. L’économie numérique, plus précisément le commerce électronique, est un secteur déjà exploré par des jeunes dans notre pays, mais à un degré encore marginal. Mais les témoignages de deux jeunes qui ont, depuis leurs fins d’études, choisi d’évoluer dans ce domaine, ont été tonifiants.
L’économie numérique
Saanda Youssouf, dentiste de formation, a rejoint la plateforme «Comores en ligne», et pense y avoir trouvé sa voie. Même chose pour Yassine Zarouk, fondateur de «Namjecommerce», une autre plateforme domiciliée à Ndzuani, où peut s’inscrire tout vendeur de marchandise qui souhaite bénéficier d’une plus grande visibilité. Les deux jeunes diplômés n’écument plus les ministères à la recherche d’emploi public.
Les réactions des participants après les témoignages de ces deux personnes ont, comme on pouvait s’y attendre, été nombreuses et passionnées. La plupart des intervenants ont en fait avoué avoir été «en déphasage» avec le commerce électronique jusqu’à ce jour, leur principale raison étant la méfiance que cet univers suscite. «Mon souci, c’est le niveau de sécurité que peut nous garantir ce secteur. Ne risque-t-on pas de se faire arnaquer ?», s’est interrogé Ahmed Malide, président de la Mosc-Anjouan (Maison des organisations de la société civile).
Une inquiétude partagée dans d’autres termes par plusieurs autres participants, et que le consultant et le gérant de « Namjecommerce » ont tenté de dissiper en apportant de précieux conseils sur l’utilisation des outils d’accès à l’e-commerce. «Jusqu’ici nous n’avions pas confiance en ces plateformes de vente en ligne, mais suite à cette conférence, cette confiance va peut-être s’installer», finira par concéder Irfane Ahmed Hassane, représentant d’une organisation de la société civile.