La Banque centrale des Comores (Bcc) a abrité, hier mercredi, un séminaire sur les moyens de paiement avec un accent sur les paiements numériques. Cet évènement avait vu la participation de l’ensemble des institutions financières du pays mais également de personnalités venues de l’étranger, à l’instar du directeur général des moyens de paiement de la Banque de France, Erick Laccourège.Dans son mot de bienvenue, le gouverneur de la Banque centrale a, dans un premier temps, rappelé les réformes engagées par le gendarme du secteur bancaire avant de souligner la pertinence du séminaire d’hier.
«La révolution technologique transforme en profondeur le secteur financier, imposant une adaptation constante et une quête permanente d’innovation. La dématérialisation de la monnaie devient une perspective de plus en plus tangible, soulevant des questions essentielles pour les banques centrales », a décrypté Younoussa Imani qui a ouvert les travaux avec différentes questions qui doivent trouver des réponses avant que la Bcc n’entame sa transition vers une monnaie numérique. Des interrogations d’ordre règlementaire, sécuritaire, entre autres.
Un encours en hausse de 114%
Dans sa présentation, le directeur des systèmes et moyens de paiement de la Bcc, Omar Soilih, a d’abord fait le point sur les moyens disponibles. Jusqu’en 2024, on avait comptabilisé 72 234 chèques, 38 946 virements mais pas que. Pour la monnaie électronique, 662 309 comptes ont été ouverts en 2023 contre 549 864 fin 2022. Toutefois, 507 722 des comptes étaient inactifs en 2023. Il était invité pour expliquer un peu les mécanismes qui existent. «Aux Comores comme ailleurs, en Afrique, les opportunités de développement de service de paiement numérique existent. Les préalables sont déjà là, notamment le réseau téléphonique.
Avec la monnaie numérique de la Banque centrale, l’idée est d’être en mesure de proposer à côté des banques commerciales, deux moyens de paiement parallèle. Le billet de banque traditionnel et le billet de banque dématérialisé, digitalisé », a expliqué le directeur général des moyens de paiement de la Banque de France.
Si l’encours, a connu une hausse de 114%, les opérations elles s’élevaient à 3.6 millions.
A propos des actions réalisées par la Banque centrale, le directeur des systèmes et moyens de paiement a cité la mise en place d’une core banking system, la mise en service d’un réseau de télécommunication interbancaire, ou encore la mise à jour de la centrale de risques incidents de paiements. Toujours dans la même perspective de modernisation, Omar Soilih a présenté le switch. «Le switch national de paiement va fournir une infrastructure fiable pour faciliter l’interopérabilité, entre les différents moyens de paiements digitaux offerts par les différents fournisseurs de services de paiement », a-t-il détaillé.
Pour rappel, depuis 1979, les Comores et la France sont unies par un accord monétaire. Celui-ci offre notamment une garantie illimitée du Trésor français, traduite par la convertibilité illimitée de la monnaie émise par la Banque centrale des Comores. Ce partenariat explique en partie la présence de M Erick Laccourège qui a évoqué la perspective de transformer un jour une partie des billets de banque destinée à la Bcc.