À en croire les chiffres affichés dans les différents tableaux PowerPoint, depuis sa création en 2003, l’Université des Comores a enregistré 50 000 étudiants, dont 34 000 diplômés. Ouvert en 2009, le site universitaire de Patsy compte désormais 15 formations et plus de 4 000 étudiants, cette année.L’Université des Comores est elle-même ouverte en 2003, par le président Azali Assoumani. « Le site universitaire de Patsy a quant à lui 12 ans. Le niveau d’éducation et d’apprentissage a évolué depuis. Nous parlons aujourd’hui de Master aux Comores, or qu’avant, on parlait seulement de baccalauréat. Nous voulons encore faire plus malgré les faibles moyens. Les bâtiments s’améliorent. Et notre politique actuelle, c’est d’apprendre aux gens à se chercher et à créer de l’emploi. Nous allons mettre un service d’orientation et d’insertion des étudiants », à prévenu le président de l’université, Ibouroi Ali Tabibou.Le directeur du centre universitaire, le docteur Soifaouiddine Sidi, a quant à lui regretté que malgré les 44 enseignants permanents, les 41 contractuels et une vingtaine de vacataires, les étudiants aient encore tendance à vouloir partir à l’étranger pour leurs études supérieures.
Sortant, désormais enseignant
« Au tour début de l’ouverture du centre universitaire de Patsy, nous n’étions que 20 enseignants. À l’époque, nous n’avions aucun docteur, maintenant nous en avons plus de 30. Au sein de l’administration, nous avons 41 agents, y compris la sécurité. Malgré tout le personnel et les formations que dispose l’Université des Comores, un certain nombre d’étudiants préfèrent partir à l’étranger pour leurs études supérieures. Ça ne serait pas une mauvaise chose si ces derniers partaient pour des formations qui ne sont pas disponibles aux Comores. Il faut savoir que cette année, pour la première fois de son histoire, Patsy abrite une Licence en sciences islamiques et un master en développement durable», a-t-il expliqué.
Les organisateurs du 20e anniversaire de l’Université des Comores ont joué la bonne carte en faisant intervenir le docteur en lettres françaises, Idriss Moussa. Ce dernier, enseignant dans le département de lettres modernes françaises, est lui-même un produit du centre universitaire de Patsy. « Je suis le témoin que l’enseignement de l’Udc a de la valeur, de l’intérêt et donne des résultats. Si je suis arrivé à ce point, c’est que l’université a fait ce qu’il faut. À la suite de mes 3 ans à Patsy, j’ai décroché une bourse pour continuer mes études. Je saisis cette occasion pour dire aux parents de miser sur l’éducation. Quant aux élèves, il faut savoir qu’il faut de la volonté avant tout pour apprendre. L’université a grandi. Nous avons, par exemple, différentes formations et des enseignants plus expérimentés avec des hauts diplômes. Aujourd’hui, la société comorienne regorge de sortants de cette université », s’est-il réjoui.
Mais pour les élèves, les efforts ne sont pas suffisants. Naoufal Antoine de Miringoni, dans l’île de Mwali, est un des responsables de la coopérative. Il a demandé la mise en place de service de santé et de prise en charge de qualité pour améliorer les conditions des élèves. « En général, la vie est très dure, encore plus pour les étudiants. Les élèves de l’université ont plusieurs difficultés. Pour améliorer les conditions des étudiants, nous demandons surtout qu’on nous facilite l’accès à la mutuelle de santé avec la disponibilité d’une voiture permanente en cas d’urgence. Certes, il y a un dispensaire au sein de l’université, mais nous n’avons pas de médecin et encore moins de médicaments », a regretté l’étudiant.