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Affaire du Waqf d’Al-haramein : Saïd Bourhane Abdallah placé sous contrôle judicaire

Affaire du Waqf d’Al-haramein : Saïd Bourhane Abdallah placé sous contrôle judicaire

Éducation | -   Dayar Salim Darkaoui

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Le président de l’Université des Comores, Saïd Bourhane Abdallah, a été placé sous contrôle judicaire depuis le jeudi 4 janvier dernier par le juge d’instruction du parquet de Moroni pour “abus de confiance”. Il lui est notamment interdit d’accéder à son bureau ou de quitter l’île de Ngazidja sans autorisation. Il doit en outre rendre son passeport et se présenter au cabinet du juge tous les vendredis.

 

Cette décision fait suite à l’enquête ouverte par le parquet de Moroni au sujet de l’affaire du Waqf d’Al-haramein. L’affaire remonte à l’année 2002, époque où Saïd Bourhane Abdallah était doyen de la faculté des lettres arabes et sciences islamiques (Imam Chafiou).

Une délégation de la fondation Al-haramein, en visite aux Comores, avait remis la coquette somme de 100 millions de francs comoriens, sous forme de waqf, à la faculté Imam Chafiou et au Madariss Al-Imane. Le waqf, en droit islamique, est une donation dédiée à une œuvre d’utilité publique et il ne peut en aucun cas être utilisé à des fins autres que celles auxquelles elle est destinée. La somme a été repartie à parts égales entre la faculté Imam Chafiou et le Madariss Al-Imane, à raison de 50 millions de francs chacun.

La part attribuée à la Faculté Imam Chafiou devait servir à la construction d’un hôtel dont les revenus allaient être versés dans les caisses de la faculté. Estimant la somme insuffisante pour mener à bien le projet, Saïd Bourhane Abdallah aurait pris la décision, “conformément à l’esprit du Waqf”, de remettre les 50 millions à la fondation Al-haramein, notamment à son représentant qui résidait à Bandamadji ya Itsandra. Sauf que, émanant du parquet, “il n’existe aucune preuve justifiant cela”.

Auditionné sur cette affaire en octobre dernier par les députés, Saïd Bourhani Abdallah s’était défendu des accusations de détournement de fonds qui pèsent sur lui, assurant avoir remis en mains propre les 30 millions (les 20 millions ayant déjà été confiées par la fondation Al-haramein à l’entrepreneur), sous les yeux de l’actuel doyen de la Faculté Imam Chafiou, Abdou Raouf Abdou Omar. Des propos corroborés par ce dernier une semaine plus tard lors d’une conférence de presse.

“La plainte a été déposée par le député Ali Mhadji”, a précisé le secrétaire général de l’Université des Comores, Nassurdine Ali Mhoumadi, interrogé à propos de cette Ordonnance plaçant sous contrôle judicaire le président de l’Udc. Il affirme avoir pris acte de la décision du juge d’Instruction. “Je suis tenu de rédiger une note et la faire parvenir au ministre de l’Éducation accompagnée de l’Ordonnance en question pour lui faire part de la vacance du poste. C’est à lui ensuite de prendre une décision conformément aux textes régissant l’Université”.

Cela, assure-t-il, “ne va en aucun cas perturber le fonctionnement de l’Université. Les textes prévoient un intérim en cas de voyage, de maladie ou, tout simplement, d’indisponibilité du président, comme c’est le cas actuellement”.

Il reste quatorze mois avant la fin de l’actuel mandat. Les élections doivent se tenir deux mois avant la fin dudit mandat, soit en mars 2019. En attendant, toujours selon les textes, il revient au secrétaire général d’assurer l’intérim.

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