Après son baccalauréat en 2018, Ali Mnamdji Kari, dit Fundi Adamo, s’est inscrit à l’Université des Comores dans la faculté des droits et sciences humaines, où il sortira avec une licence en droit en 2021. Courageux, respectueux et éternel apprenti, à 66 ans, Fundi Adamo ne lâche pas toujours. Il a annoncé à Al-watwan son souhait de poursuivre, cette année académique 2021-2022, ses études en master, droit des affaires.
Il a fait ce choix car l’Université ne dispense pas un master en droit judiciaire. A 66 ans, Ali Mnamdji Kari se vise le barreau de Moroni. Il veut être avocat. Reprendre ses études en 2018 est pour lui une manière de sensibiliser les jeune d’aujourd’hui à comprendre que «seul le temps est irrattrapable et non les études».
Fundi Adamo s’est félicité de sa réussite. Il s’est ainsi réjoui, de ne pas redoubler à l’université, malgré son âge avancé. «J’ai fait trois ans, et j’ai ma licence contrairement à plusieurs jeunes de ma promotion qui ont redoublé», a jubilé ce passionné de Che Guevara et de Sembene Ousmane, dont le désir d’apprendre et le courage d’aller de l’avant l’anime tous les jours.
Un bafouillage de l’enseignement
Après avoir passé plus de seize ans dans l’enseignement, en tant qu’instituteur et surveillant dans plusieurs établissements publics et privés, fundi Adamo a fait savoir que sa plus grande satisfaction est de voir que certains de ses élèves du primaire sont devenus, à leur tour, ses enseignants.
Il regrette toutefois le fait que la qualité de l’enseignement aux Comores soit en nette régression depuis quelques années.
Il illustre ses propos en comparant l’enseignement aux Comores des années 1960 et celui d’aujourd’hui. «Etant avant tout un élève du primaire et du secondaire de 64 à 75, j’ai constaté et appris beaucoup de choses qui m’aident aujourd’hui à devenir un bon étudiant. De 78 à nos jours, c’est toute une autre époque. Un dérapage culturel est largement constaté», a-t-il fait remarquer, expliquant cela est dû au changement de livres au programme par ce qu’il appelle «une équipe de mercenaires intellectuels».
Pour lui, ils ont changé la méthodologie d’enseigner avec les nouveaux livres. Faisant part de ce qu’il relève tous les jours à l’Université, Fundi Adamo regrette que des étudiants n’arrivent pas à agencer une phrase, ou transcrire un texte de dictée de sept lignes.
«Ils font plusieurs fautes d’orthographe, de grammaire et de vocabulaire. Google est venu les enfoncer au fond du gouffre», a-t-il fait savoir, soulignant que normalement les autorités éducatives devraient se pencher sur la situation et les solutions à préconiser. (Lire notre édition du 13-08-2018, le portrait fait après la réussite de son bac).https://alwatwan.net/education/parcours-/-adamo-ou-l%E2%80%99%C3%A9ternel-apprenti.html
Adabi Soilihi Natidja