Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement, de la Recherche scientifique, de la Formation et de l’Insertion professionnelle a rendu publique, mardi 2 septembre dernier, une circulaire fixant les modalités d’organisation de l’année scolaire 2025-2026. Ce document, qui s’impose à l’ensemble des établissements scolaires publics et privés, établit les règles, mesures et orientations qui devront guider la nouvelle rentrée.
Cette circulaire s’inscrit dans la continuité des réformes engagées par le gouvernement dans le secteur éducatif. Elle prend en compte les projets en cours, les recommandations issues des Assises nationales de l’éducation de juillet 2025, ainsi que les priorités arrêtées dans le Resen 2024 (Réseau scolaire d’enseignement national des Comores). L’ambition affichée reste la même : offrir à chaque élève un enseignement de qualité, inclusif et équitable, tout en renforçant la gouvernance et la transparence du système éducatif.Conformément à l’arrêté ministériel du 29 août 2025, l’année sera découpée en trois trimestres. Dans les établissements publics, les cours se dérouleront du lundi au vendredi, les week-ends étant réservés au repos. Le samedi pourra néanmoins être mobilisé pour certaines activités pédagogiques ou extrascolaires, sans modifier l’emploi du temps habituel.
Le palashiyo institutionnalisé
Dans le privé, les cours pourront se prolonger jusqu’au samedi, mais le dimanche demeure obligatoirement un jour chômé pour tous, y compris dans les écoles franco-arabes et celles proposant la série A2. Le ministère précise qu’aucune dérogation ne sera acceptée en dehors des dispositions prévues par ses services. La grande nouveauté de cette rentrée est l’institutionnalisation du palashiyo, un dispositif préscolaire jusque-là expérimental. Une phase pilote est lancée dans plusieurs établissements publics et privés afin de tester les méthodes pédagogiques prévues par les textes. L’enseignement se fera principalement en shikomori, avec une introduction progressive du français à partir de la troisième année. Les contenus mettront l’accent sur le développement psychomoteur, la socialisation, les valeurs comoriennes, l’éducation religieuse musulmane et l’initiation aux apprentissages fondamentaux.
Pour assurer la qualité du dispositif, le recrutement des enseignants tiendra compte de leur maîtrise du shikomori, de leur formation en pédagogie préscolaire et de leurs compétences en éducation religieuse. Les écoles pilotes devront privilégier des enseignants polyvalents ou constituer des binômes complémentaires. La circulaire annonce également la suspension des agréments pour de nouveaux établissements privés, en attendant la finalisation de la carte scolaire nationale. Seuls les établissements agréés pourront présenter des candidats aux examens officiels. Par ailleurs, tout enseignant du privé devra obtenir une autorisation délivrée par les directions régionales du ministère. Le recrutement sans autorisation est dorénavant interdit.Autre mesure importante : les enseignants non fonctionnaires du privé devront respecter le même volume horaire que leurs homologues du public. En outre, les écoles privées seront soumises aux mêmes inspections pédagogiques que le secteur public et devront transmettre des rapports de début et de fin d’année aux autorités régionales.
Inclusion et vie scolaire
L’inclusion des élèves en difficulté figure parmi les priorités. Ces élèves devront être recensés et bénéficier de plans d’adaptation pédagogique élaborés en concertation avec leurs familles et des structures spécialisées. Une note spécifique sur les élèves à besoins particuliers sera prochainement diffusée.
L’éducation physique et sportive devient obligatoire à tous les niveaux, avec des aménagements possibles en fonction des capacités des élèves et des conditions climatiques. Dans le secondaire, les mercredis après-midi seront consacrés aux activités sportives, culturelles et socioculturelles. La mise en place de clubs scolaires est rendue obligatoire afin de renforcer la participation des élèves et de favoriser un climat d’épanouissement.
Chaque établissement public devra désormais élaborer un plan annuel validé par le conseil d’établissement. Sa mise en œuvre passera par un compte bancaire officiel, destiné à gérer les financements issus des collectivités locales, des dons ou de fonds spécifiques. Ces ressources devront servir exclusivement à l’achat de fournitures essentielles et au financement des activités scolaires.À travers ces nouvelles dispositions, le ministère entend harmoniser le fonctionnement du système éducatif, renforcer la qualité des apprentissages et donner aux écoles les moyens de mieux répondre aux besoins des élèves.