Le ministre de l’Éducation nationale, Bacar Mvoulana, a tenu une conférence de presse hier, jeudi, au siège du ministère pour dresser le bilan de ses fonctions et répondre à certaines critiques formulées par le corps enseignant.
Il a insisté sur «la mauvaise qualité de l’enseignement», en général dans le secteur public, et a évoqué «des retards» dans les affectations pour la rentrée scolaire en cours. Selon lui, ces retards sont principalement dus à un manque d’élèves dans les établissements publics. «Plus de 80 % des élèves fréquentent les établissements scolaires privés. Il est pratiquement impossible d’effectuer les affectations dans ces conditions, à moins que la majorité des enseignants ne soient placés sous la responsabilité de la fonction publique », a-t-il déclaré.
Le ministre a ajouté que les enseignants devraient être affectés principalement dans les écoles primaires publiques pour répondre aux besoins urgents dans les villes et villages, et éviter ainsi de rester sans tâches définies. Toutefois, le ministère devrait les affecter au niveau des écoles primaires publiques pour répondre aux besoins présents.Bacar Mvoulana a également exprimé son mécontentement à l’égard des syndicats de l’éducation. «Rarement, les syndicats se préoccupent des conditions dans les établissements scolaires et des outils pédagogiques manquants. Ils se limitent à défendre les salaires depuis des années. Cette situation nuit gravement à la réputation du corps enseignant», a-t-il fustigé.
Décentralisation de l’éducation
Le ministre a annoncé son ambition de décentraliser l’enseignement secondaire et primaire en le plaçant sous la responsabilité des communes. Il a également rappelé que les enseignants ont des droits, mais aussi des devoirs, et a averti : «Arrêter les cours ne signifie pas abandonner les postes. Dans le cas contraire, je serai obligé de les remplacer. J’invite donc toutes les personnes formées dans le domaine de l’enseignement à s’inscrire au ministère.»
Revenant sur le protocole d’accord signé en janvier 2024 entre le gouvernement et la Fédération des syndicats de l’éducation aux Comores (Fsec), le ministre a dénoncé «son non-respect par cette dernière». Il a pointé du doigt les grèves de 72 heures observées récemment, ainsi que celles déclenchées pendant les examens de fin d’année et à la veille de la rentrée scolaire. «Ces comportements montrent un manque de respect pour ce protocole. Nous serons contraints d’appliquer l’article 7 de cet accord », a-t-il prévenu.
Enfin, Bacar Mvoulana a mis en avant certains efforts réalisés depuis sa prise de fonction. «Nous avons enregistré des avancées administratives à l’Université des Comores, réhabilité plusieurs établissements scolaires et résolu des conflits sociaux dans le secteur », a-t-il affirmé. Il a enfin exhorté les enseignants à «reconnaître ces progrès» et à «travailler ensemble pour améliorer le système éducatif».